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Les représentants d'agents de joueurs et de supporteurs de Manchester City et du Paris SG ont dénoncé devant la justice belge le fair-play financier édicté par l'UEFA qui, selon eux, fausse la libre concurrence entre les clubs de football en Europe.
Le président du tribunal de première instance de Bruxelles, saisi de l'affaire en juin 2013, a mis vendredi son jugement en délibéré, à l'issue de deux jours d'audiences essentiellement techniques. Sa décision, qui ne portera pas sur le fond, n'est pas attendue avant plusieurs semaines.
Le fair-play financier (FPF) de l'UEFA exige que les clubs engagés en Ligue des champions et en Europa League retrouvent progressivement l'équilibre financier.
Manchester City, propriété d'un groupe des Emirats arabes unis, et le Paris SG, aux mains d'un fonds qatari, ont été sanctionnés dans ce cadre et ont vu leurs capacités de recrutement restreintes. Aucun club ne s'est toutefois joint à la plainte examinée à Bruxelles, ont souligné les avocats de l'UEFA.
L'agent de joueurs belge Daniel Striani, à l'origine de la plainte, estime que ces restrictions limitent le nombre et le montants des transferts, et donc potentiellement ses rémunérations.
Il demande donc à la justice de son pays de déclarer le FPF incompatible avec le droit européen, citant les principes de la libre concurrence, de libre circulation des capitaux ou encore de la libre prestation de services.
Pour son équipe d'avocats, emmenée par Jean-Louis Dupont, à l'origine de "l'arrêt Bosman" qui avait libéralisé le marché des transferts il y a 20 ans, le FPF a surtout pour conséquence de "fossiliser" le football européen, c'est à dire d'empêcher l'arrivée au plus haut niveau de nouveaux entrants, comme le PSG, Manchester City.
Me Dupont a demandé que le tribunal suspende, dans un premier temps, la "phase 2" du fair-play, qui limite à 30 millions d'euros le déficit autorisé, et l'a invité à poser à la Cour européenne de justice la question de la compatibilité du règlement de l'UEFA avec les traités européens.
L'UEFA et la fédération belge ont plaidé l'incompétence du tribunal --le siège de l'UEFA étant en Suisse-- et l'irrecevabilité de la plainte, les agents de joueurs et les clubs de supporteurs ne pouvant pas, selon eux, prouver que le fair-play financier leur porte préjudice.