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L'UEFA a opposé vendredi son veto à la participation des clubs de Crimée aux compétitions organisées par la Fédération russe (RFS) en annonçant que leurs matches, dans ce cadre, ne seraient "pas reconnus".
Le conflit perdure dans l'est de l'Ukraine entre séparatistes prorusses et forces de l'ordre ukrainiennes, et la tension est montée d'un cran vendredi autour du controversé convoi humanitaire russe en Ukraine.
Parallèlement, le dossier de la Crimée, cette péninsule à majorité russophone annexée en mars par Moscou dans la foulée des événements politiques à Kiev autour du président démis Viktor Ianoukovitch, a rebondi sur le terrain du ballon rond.
"À la lumière des considérations complexes factuelles et politiques, et jusqu'à ce qu'une solution concertée soit trouvée à l'égard de la situation en Crimée, le Comité d'urgence de l'UEFA a décidé (vendredi) que tous les matches de football joués par les clubs de Crimée dans le cadre d'une compétition organisée par la Fédération russe ne seraient pas reconnus par l'UEFA jusqu'à nouvel ordre", écrit le Comité dans un communiqué publié sur le site de l'instance.
Le communiqué ne précise pas les conséquences de cette décision, par exemple si un club de Crimée venait à remporter la Coupe de Russie, ou si le vainqueur final a remporté l'épreuve en écartant sur sa route une formation de la péninsule.
Les deux équipes de Crimée qui évoluaient en première division ukrainienne, le Tavria Simferopol et Sébastopol, avaient été dissoutes peu après l'annexion. Trois clubs créés depuis lors ont intégré la troisième division russe (TSK Simferopol, SKCF Sébastopol et Zhemchuzhina Yalta).
La Fédération ukrainienne (FFU) avait alors saisi les autorités internationales du football (Fifa et UEFA) et réclamé des sanctions contre son homologue russe.
La décision de la Fédération russe "est en conflit avec les règlements de la Fifa, de l'UEFA, de la FFU et de la RFS", avait souligné le 13 août le président de la Fédération ukrainienne, Anatoly Konkov, quelques heures après l'entrée en lice des trois clubs de Crimée en Coupe de Russie.
"Après que la Fédération ukrainienne a mis fin aux pourparlers quadripartites Fifa-UEFA-FFU-RFS, nous nous attendions à un appel aux instances internationales de leur part", avait réagi le président de la Fédération russe, Nikolai Tolstykh.
- Non conformité aux statuts de l'UEFA -
"L'UEFA ne souhaite pas empêcher les clubs de jouer au football, précise-t-elle. Au contraire, l'UEFA reconnaît que le football peut avoir des effets très positifs et bénéfiques pour rassembler les gens, en particulier pendant les périodes de troubles et de conflits".
Elle a toutefois donné raison aux Ukrainiens puisqu'elle justifie sa décision par le fait que la participation des clubs aux compétitions "doit se conformer aux conditions énoncées dans les Statuts de l'UEFA".
Le Comité d'urgence a demandé que l'UEFA, "en collaboration avec la Fifa, facilite les discussions avec les représentants de la RFS et la FFU afin de trouver une solution commune à cette situation".
L'UEFA avait déjà décidé à la mi-juillet qu'il ne pourrait y avoir, "jusqu'à nouvel ordre", de matches entre clubs russes et ukrainiens dans les compétitions qu'elle organise, pour des raisons de sécurité. Les tirages au sort des tours préliminaires de Ligue des champions et d'Europa League ont appliqué ce principe restrictif.
L'Ukraine accuse la Russie de soutenir la rébellion séparatiste prorusse dans l'est du pays, dans le sillage de l'annexion de la Crimée en mars. L'armée ukrainienne dispute aux séparatistes le contrôle de certains tronçons de la frontière avec la Russie.
L'Ukraine a organisé le dernier Euro (conjointement avec la Pologne) en 2012, et la Russie accueillera la prochaine Coupe du monde, en 2018.