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Michel Platini
, président déchu de l'UEFA, salue les participants après son discours d'adieux, le 14 septembre 2016 à Lagonissi, près d'Athènes
Une page est tournée: le football européen s'est choisi un nouveau patron avec le président de la Fédération slovène Aleksander Ceferin, 48 ans, homme du renouveau inconnu du grand public, au contraire de son prédécesseur, Michel Platini , président déchu, qui a fait ses adieux à l'UEFA mercredi à Athènes.
. Ceferin, l'homme nouveau
Après Platini, triple Ballon d'Or, c'est donc un quasi inconnu, issu d'un petit pays d'Europe centrale de deux millions d'habitants, qui devient le nouveau patron de la puissante confédération européenne.
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Aleksander Ceferin se fait féliciter après son élection au congrès de l'UEFA à Athènes
Elu à une écrasante majorité de 42 voix contre 13 (chacune des 55 fédérations de l'UEFA a une voix), il a facilement écarté le Néerlandais Michael van Praag, 68 ans, incarnation malgré lui de l'ancien régime avec un fauteuil au comité exécutif, le gouvernement du foot européen, depuis 2009.
Comme l'ancien meneur de jeu de la Juventus Turin, l'avocat slovène a été porté par les voix des pays de l'ancien bloc de l'Est et des petites nations. Un large soutien donc, avec des gros pays, comme la Russie, l'Italie, l'Allemagne ou la France, mais aussi de nombreuses fédérations scandinaves par exemple.
Pas de prise de pouvoir d'un clan contre un autre donc: c'est un dirigeant qui veut "garantir un équilibre et une solidarité entre toutes les fédérations, petites, moyennes et grandes", a assuré Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football.
La mission est double pour ce juriste au visage émacié et au regard bleu.
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Le Slovène Aleksander Ceferin, le 24 octobre 2011 à Brdo, près de Kranj
En premier lieu, il devra être un exemple de probité, après un président suspendu quatre ans pour "abus de position", "conflit d'intérêts" et "gestion déloyale" et alors que globalement le monde du football souffre de scandales à répétition, sur fond de corruption à grande échelle au sein de la Fifa, son instance dirigeante mondiale.
"Il faut en finir avec la politique, les complots, les intrigues, le manque de transparence et les intérêts personnels, ce doit être le football d'abord": voici le leitmotiv de Ceferin, qui a notamment promis d'ouvrir le débat sur une "durée limite des mandats", alors qu'il est élu pour deux ans et demi, la durée restant à expirer du mandat de Platini.
"Je ne suis pas un rêveur : construire des ponts entre les différentes composantes du football mondial c'est bien, mais des terrains là où il en manque, c'est mieux", a souligné ce père de trois enfants, se présentant comme "pragmatique".
Ceferin devra aussi et surtout préserver les intérêts des sans-grade au sein d'une confédération européenne où, depuis la suspension de Platini, les grands clubs cherchent à imposer leur marque et servir leurs intérêts.
. Dossier chaud : la C1
A peine élu, Ceferin hérite un dossier brûlant: toucher ou non à une réforme de la Ligue des champions qui fait déjà grincer des dents.
En pleine vacance du pouvoir, entre la suspension de Platini et l'élection du Slovène, l'UEFA a en effet annoncé fin août que sur la période 2018-2021, l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie auraient désormais quatre places garanties en phase de poules au nom de leurs bons résultats passés dans cette épreuve reine, contre onze actuellement.
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Présidence de l'UEFA
Le but était d'empêcher la création d'une Superligue par une poignée de grands clubs européens. Mais en dehors des quatre bénéficiaires, la grogne monte. L'Association européenne des ligues de football professionnel (EPFL) dénonce ainsi un "gouffre sportif et financier entre les plus grands clubs et les autres".
Ceferin a juste déclaré mercredi sur ce sujet brûlant : "Nous n'avons pas été correctement informés de cette réforme, je dois m'asseoir avec les 55 fédérations qui composent l'UEFA et je dois voir ce qui peut être fait. (...) Nous devons maintenant montrer que c'est nous qui gouvernons, la situation peut être résolue si nous parlons aux clubs".
En anglais, dans son discours avant le scrutin, il avait parlé de "wind of change", "vent du changement", titre du groupe Scorpions. Van Praag avait lui cité les Rolling Stones avec "time is on my side", "le temps est de mon côté".
. Adieux de Platini
Avant l'élection de Ceferin, Platini a fait ses adieux. Ce dernier discours, devant ceux qui l'avaient élu à trois reprises (2007, 2011, 2015), il y tenait. La justice interne de la Fifa l'y a autorisé, n'y voyant pas une infraction à sa suspension pour quatre ans de toute activité liée au football.
L'ex-capitaine des Bleus a conclu son allocution de moins de dix minutes la voix un peu chevrotante, pris par l'émotion, avant de quitter la salle d'un petit signe de la main, sous des applaudissements respectueux, sans plus.
Auparavant, il s'était montré combatif, en revenant notamment sur ce qui a causé sa chute, ce versement de 1,8 million d'euros reçu de Joseph Blatter, ex-boss de la Fifa, sur la base d'un contrat oral: "Sachez simplement que ma conscience est tranquille, je suis certain de ne pas avoir commis la moindre faute, et je continue le combat judiciaire".