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© AFP/Javier Soriano
Un montage montrant l'ancien entraîneur du Réal Madrid José Mourinho (gauche) et l'encore entraîneur du PSG Carlo Ancelotti
Derrière les déclarations de circonstances, le Paris SG et le Real Madrid ont engagé un poker menteur au sujet de l'entraîneur Carlo Ancelotti , destiné à permettre à chacun des acteurs de sauver la face.
"Le Real appelle Carlo, c'est un peu la danse des entraîneurs qui commence", a parfaitement résumé lundi le directeur sportif du PSG Leonardo.
A Madrid, le technicien parisien remplacerait en effet José Mourinho, qui va quitter le Real sans doute pour revenir à Chelsea, où va prendre fin l'intérim de Rafael Benitez , lui-même approché plus concrètement mardi par... le PSG, qui a également déjà eu des contacts positifs avec l'entourage du sélectionneur de la Russie, Fabio Capello .
Le flou apparent autour du dossier Ancelotti cache aussi un ballet minutieusement orchestré pour qu'aucun acteur ne se mette à la faute.
Après avoir manifesté sa volonté de départ, l'entraîneur italien du PSG, sous contrat jusqu'en 2014, doit ménager la susceptibilité de son employeur qui ambitionne de jouer dans la même cour que le Real.
Et son président Nasser al-Khelaïfi, qui lui clamait encore son amour il y a une semaine, a subitement fait demi-tour en assurant que ce ne "serait pas un problème" quand un plan B a commencé à se dessiner.
Mais pas question pour le PSG, vexé par le choix de son salarié, d'accéder aussi facilement à sa requête ni de dérouler le tapis rouge au Real !
Touché dans son orgueil, al-Khelaïfi campe donc sur sa position et Leonardo continue de répéter qu'il veut faire "changer d'avis" Ancelotti.
"Ça nous coûtera ce que ça nous coûtera", martèle le président du PSG avant de se déclarer ouvert à "des négociations afin que tout se passe bien".
Après avoir gagné du temps, Ancelotti n'a eu d'autre choix que de sortir du bois dimanche et d'envoyer à Madrid le signal positif que son président Florentino Perez attendait.
Inquiet de voir comment les deux clubs se renvoient la balle, l'Italien refuse pour l'instant de justifier son choix. Mais son entourage explique qu'il n'a plus confiance en Leonardo ni en al-Khelaïfi.
Pas vraiment désireux de prolonger le contrat de son entraîneur quand il le pouvait, le PSG a pourtant mal vécu la discrète visite de l'émissaire du Real début mai.
"Je veux faire part de mon plus grand respect au PSG, à son président", a tempéré Perez lundi, ajoutant qu'"il n'y a pas qu'un seul entraîneur possible, il y en a plus", autant pour confirmer l'intérêt du club que pour diminuer la pression avant la reprise des négociations.
© AFP/Javier Soriano
L'entraîneur du Real Madrid Jose Mourinho
lors d'une conférence de presse à Madrid, le 2 avril 2013
Le Real ne souhaite pas verser les 7,5 millions d'euros réclamés par le PSG pour libérer Ancelotti et pourrait proposer à la place d'inclure dans la transaction certains joueurs convoités par Paris.
Il s'agit évidemment du Portugais Ronaldo, dont le contrat jusqu'en 2015 est verrouillé par une clause astronomique d'un milliard d'euros, mais aussi pourquoi pas des Argentins Di Maria et Higuain, qui peuvent s'avérer d'honnêtes prises de guerre.
Pour l'astre bodybuildé, le PSG serait même prêt à débourser près de 100 M EUR avant de lui verser 18 M EUR par an.
Mais s'il y a un point sur lequel tout le monde converge, c'est sur le calendrier. Un entraîneur est un rouage essentiel dans l'optique du mercato et le Real ou le PSG ne peuvent déjà plus se permettre de perdre du temps.
Sauf si le Paris qatari place son "honneur bafoué" au-dessus de tout.