Happy Birthday : |
© AFP/ALAIN JOCARD
Frédéric Thiriez, alors président de la LFP, le 21 septembre 2015 à Paris
Déchirements sur la répartition des droits TV, absence de candidats à la présidentielle prévue vendredi: l'heure est grave à la Ligue de football professionnel (LFP), au point que Frédéric Thiriez, qui en fut le N.1 pendant 14 ans, a proposé ses services mardi pour la "remettre en ordre de marche".
Thiriez, 64 ans, avocat au Conseil d'Etat, qui avait démissionné de la présidence de la LFP en avril, s'est donc dit prêt mardi "à accepter toute mission temporaire qui viserait à apaiser les tensions actuelles", dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Profondément attaché à la Ligue et constatant ses difficultés actuelles de fonctionnement", l'ancien président de l'association des ligues européennes offre son expertise "si les présidents (de club) et les familles (du football) avec lesquels (il a) eu le bonheur de travailler pendant quatorze ans l'estiment utile".
Thiriez, grand fan d'escalade, ne se lance sans doute pas sans une cordée de soutiens. Mais son retour au premier plan ne fera pas plaisir dans toutes les sphères du foot. "La mission c'est quand même de réunir les gens. Ça s'est mal passé. Peut-être que 14 ans, je ne dis pas ça méchamment, au même poste c'est beaucoup", avait ainsi déclaré en mars à l'AFP Noël Le Graët, président de la Fédération française (FFF).
"Pas de commentaire ni de réaction", a-t-on fait savoir mardi à la LFP, en pleine crise de gouvernance.
- Droits TV de la discorde -
La guerre interne avait éclaté au grand jour le 5 octobre, quand l'élection du nouveau conseil d'administration - soit le gouvernement du foot pro français - et l'élection d'un nouveau président de la LFP n'avaient pu avoir lieu, faute de quorum.
© AFP/CHARLY TRIBALLEAU
Une journaliste de Canal plus avant le match Caen-Paris Saint-Germain, le 19 décembre 2015 au stade Michel-d'Ornano
L'origine des maux est la manne des droits TV que les "petits" clubs (Bastia, Caen, Dijon, Guingamp, Lorient, Metz, Montpellier, Nancy et Rennes) voudraient plus égalitaire. Et, par extension, ces clubs ne voulaient plus de Jean-Michel Aulas (président de Lyon) au CA, lui qui milite pour que les locomotives du foot français gagnent plus que les autres.
"On est sorti du sport pour entrer dans la politique. Certains veulent garder le pouvoir, ont tout fait pour éviter une élection il y a quelques semaines", décrypte auprès de l'AFP Claude Michy, président de Clermont et représentant des clubs de L2 au CA de la LFP.
Depuis le 5 octobre, le clan des sans-grade et celui des nantis multiplient les réunions - la dernière vendredi dernier fut boycottée par les "petits" - pour tenter de rapprocher leurs positions sur cette fameuse clef de répartition des droits TV, soit le ratio des revenus télévisuels entre le premier et le dernier du classement à l'issue d'une saison.
- 'Un président de +pinpins+' -
Mais un autre problème s'est également greffé: les candidats à la présidence jettent l'éponge les uns après les autres. Jean-Pierre Denis, qui assurait l'intérim à la présidence de la LFP depuis le départ de Thiriez, a ainsi abandonné officiellement lundi, ne souhaitant plus se présenter.
Sa candidature faisait pourtant l'unanimité, mais selon une source proche du dossier, confirmant des informations de L'Equipe, le président du Crédit mutuel Arkéa n'avait "pas forcément envie de s'investir sur un poste qui soit uniquement de représentation, et dont il a constaté à l'usage que le fonctionnement quotidien apparaît compliqué".
Car, juste avant le départ de Thiriez, les statuts de la LFP ont été changés pour transférer le vrai pouvoir au directeur général exécutif, Didier Quillot.
C'est ce qui fait hésiter également le président de Nancy, Jacques Rousselot, solution de recours possible. "Il faudra re-changer à nouveau les statuts, il faut que ce soit un vrai binôme, ça ne peut pas être un président honorifique, un président de +pinpins+ (sic)", a ainsi réclamé le patron de l'ASNL sur France Bleu Lorraine Sud lundi soir.
© AFP/PHILIPPE LOPEZ
Michel Denisot, le 20 septembre 2016 à Paris à son arrivée à une cérémonie pour les 70 ans du Festival de Cannes
Le journaliste Michel Denisot, ancien président du PSG (1991-1998), qui faisait consensus autour de lui, a lui renoncé la semaine dernière, expliquant à L'Equipe qu'il ne voulait pas arrêter ses activités (il est directeur de la rédaction du mensuel Vanity Fair).