Happy Birthday : |
© AFP/FRANCK FIFE
Un supporter du PSG brandit une banderole "Ici c'est Paris" lors d'un match de Ligue des champions à Bâle, le 1er novembre 2016
Scandé dans les tribunes, il est aujourd'hui disputé devant le tribunal: le slogan "Ici c'est Paris" était au coeur d'un procès mercredi entre le PSG, qui veut récupérer la marque, et une association de supporters, qui reproche au club de vouloir s'arroger un monopole.
En 2014, le Paris Saint-Germain projette de développer l'exploitation d'"Ici c'est Paris". Le club constate alors que la marque a été déposée en 2008 par l'association des Supras d'Auteuil (contraction de supporters et ultras), depuis dissoute, et est aujourd'hui détenue par l'association Défense des supporters.
Des discussions s'engagent alors pour le rachat de la marque. Le club propose 2.000 euros, "effectivement une somme pas énorme", a concédé mercredi l'avocate du club Me Claire Bertheux-Scotte, mais "pas non plus dérisoire" pour une "marque qui n'est pas exploitée".
Les négociations n'aboutissent pas, si bien que le PSG engage devant le tribunal de grande instance de Paris une action en "déchéance de marque" afin de pouvoir l'exploiter.
Mais l'association Droits des supporters constate que le club n'a pas attendu, loin de là. T-shirts, écharpes, casquettes, le PSG commercialise au moins depuis 2010 des produits dérivés frappés de l'emblématique "Ici c'est Paris", selon l'association. Si bien qu'en réplique, Défense des droits des supporters poursuit à son tour le PSG, pour contrefaçon.
Si des supporters ont déposé la marque en 2008, c'est pour qu'elle ne soit "pas accaparée par quiconque", a fait valoir Me Jean Aittouares, avocat de Défense des supporters.
Pour lui, ce slogan apparu en 2001 est un "signe qui ne peut pas être réservé", qui est "hors commerce".
L'association est "tout à fait d'accord que le club exploite" la dénomination "Ici c'est Paris", "dès lors qu'elle ne s'arroge pas un monopole", a poursuivi l'avocat. Jusqu'alors, l'association n'avait d'ailleurs "jamais protesté contre quiconque" en raison de l'utilisation de ce slogan.
Là où l'avocate du PSG voit dans cette procédure une "affaire classique de déchéance" de marque, le conseil de l'association souligne le contexte dans lequel elle intervient, et l'histoire des relations houleuses entre le club et ses supporters historiques ces dernières années.
L'histoire du club a été marquée par des incidents à répétition, et par la mort d'un supporter en 2010, qui ont conduit le club à prendre des mesures drastiques.
Le club a "éradiqué purement toutes les associations de supporters", a plaidé Me Aittouares, pour qui l'association s'est ainsi retrouvée dans l'impossibilité d'exploiter la marque.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 6 juillet.