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© AFP/PATRICK HERTZOG
L'équipe de Strasbourg en liesse sur le podium après avoir remporté le titre de champion de L2 après le match contre Bourg-en-Bresse à La Meinau, le 19 mai 2017
"Il y a six ans le club a déposé le bilan et s'est retrouvé tout en bas. On avait une montagne à gravir": Marc Keller, président de Strasbourg, savoure le remontée en L1, titre de champion de L2 en prime. Mais le plus dur commence: éviter l'accident de cordée et rester dans l'élite.
Premier défi: bâtir un budget pour la première division alors que celui pour la L2 culminait à hauteur de 14 millions d'euros cette saison. En coulisses, le club travaillait sur deux budgets ces dernières semaines. "Il devrait être de 30 millions d'euros en Ligue 1", confie une source proche du club à l'AFP. Ce sera un des plus petits en élite, loin des 500 M EUR du PSG.
Pour contribuer aux finances, le président peut compter sur "la fidélité" des collectivités qui ont fortement subventionné le Racing dans son processus de reconstruction.
"La Ville de Strasbourg et l'Eurométropole de Strasbourg devraient maintenir au moins le montant des subventions actuelles", a déclaré à l'AFP Alain Fontanel, premier adjoint au maire. Elles sont de 1,7 million d'euros cette saison. "Le club change désormais de dimension et on sera là, bien entendu", poursuit Philippe Richert, président de la Région Grand Est.
Le chantier de la Ligue 1 passe également par la rénovation d'une Meinau vieillissante sur laquelle planchent conjointement, club et collectivités. "Les premières estimations tournent au tour de 90 à 100 millions pour un stade de 38.000 places assises, hors accessibilité et places de parking", dévoile à l'AFP Jean-Paul Omeyer, président de la commission sport du Conseil régional Grand Est.
- Avec quels joueurs ? -
Le lifting du stade, dont la forme actuelle date de 1984, est aussi capital pour le développement commercial du club. "Les salons sont pleins et explosent", disait un Keller radieux vendredi soir quand la montée était actée.
Budget, finances, stade, mais avec quelle équipe ? Pour l'heure, le coach Thierry Laurey en est toujours aux félicitations: "Tout l'effectif a été responsable, professionnel, et ça pour moi c'est une grande fierté".
Le Racing comptera-t-il sur les vieux briscards comme Anthony Gonçalvès (30 ans) précieux dans la dernière ligne droite, ou encore le défenseur central Kader Mangane (33 ans) buteur lors de la 38e et dernière journée face à Bourg-en-Bresse ?
Enfin quels rôles joueront les jeunes ? En attaque, Ihsan Sacko (17 matches, 3 buts), 19 ans, est très attendu. Au milieu de terrain, Jean-Eudes Aholoun (22 ans), recruté à la trêve devrait être une pièce maitresse de l'entrejeu.
"Je pense qu'il faut garder une ossature de dix à douze joueurs et recruter des bons joueurs de Ligue 1 pour pas faire l'ascenseur. Et ça c'est le plus dur", expose à l'AFP un proche du président Keller.
- "Revoir le Parc, le Vélodrome" -
Le patron du Racing, qui est aussi manager des sélections jeunes à la Fédération française de football (FFF), devra conserver le 2e meilleur buteur de L2 (Khalid Boutaïb, 20 réalisations) forcément courtisé.
Il y a aussi les éléments qui ont su se faire une place dès les divisions inférieures et qui ont brillamment réussi le test de la Ligue 2 comme le milieu alsacien Jérémie Grimm et surtout le milieu Franc-comtois Dimitri Liénard. Que vont-ils devenir ?
"Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait mais je suis heureux pour le club pour tous les gens qui nous soutiennent. C'est magique. Strasbourg va retourner jouer dans des grands stades, au Parc (des Princes), au Vélodrome", commente Liénard, un des meilleurs passeurs du championnat (11 caviars, sans oublier 4 buts).
Strasbourg, c'est quatre remontées en six ans (depuis la 5e division après un dépôt de bilan) et deux titres nationaux successifs (en National et L2). Que lui réserve l'élite ?