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"J'espère que ça va bien se terminer": Karim Benzema , mis en examen pour complicité dans le chantage à la sex-tape exercé sur Mathieu Valbuena , veut "gagner" l'Euro-2016 avec ce dernier, selon des extraits de sa première interview sur cette affaire attendue au 20h00 de TF1 mercredi.
"J'espère que ça va bien se terminer, qu'on va tous être bien, que ce soit Mathieu, moi, mon ami (l'intermédiaire Karim Zenati, ami d'enfance de Benzema écroué dans cette affaire, NDLR). Qu'on retourne tous en équipe de France pour gagner cet Euro", dit l'attaquant du Real Madrid, la mine affectée et vêtu d'une tenue sobre, dans le teaser de 20 secondes diffusé par LCI, chaîne du groupe TF1.
Son interview intégrale à TF1 a été enregistrée à l'avance et est très attendue. L'attaquant vedette des Bleus joue gros sur plusieurs tableaux. Sur le plan judiciaire, les faits reprochés sont passibles d'une peine maximum de cinq ans d'emprisonnement devant un tribunal correctionnel.
Sur le plan sportif, un gros doute plane sur sa présence en 2016 au sein des Bleus pour l'Euro organisé en France (10 juin-10 juillet). Le contrôle judiciaire lui impose ainsi de ne pas entrer en contact avec Valbuena.
La pression est montée d'un cran autour de Benzema quand le Premier ministre Manuel Valls a lancé mardi: "S'il n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place en équipe de France". "Est-ce le supporteur du Barça ou le Premier ministre qui s'est exprimé sur un joueur phare du Real Madrid?", a pesté l'un des avocats du joueur, Me Alain Jakubowicz, mercredi dans Le Parisien.
Avant même les extraits de son interview diffusés par LCI, Benzema a déjà fait les gros titres des radios et du web mercredi matin, puisque le journal Le Monde a publié son audition devant la juge Nathalie Boutard qui l'a mis en examen le 5 novembre.
- Benzema "souhaitera s'excuser" -
"Je pense que c'est un gros malentendu. Ce n'était que de l'aide, je n'avais rien d'autre derrière la tête, (pas) de chantage ou d'argent", y déclare la star du Real Madrid.
Son avocat a indiqué à RTL qu'il allait "déposer plainte" pour violation du secret de l'instruction après cette publication, estimant par ailleurs que ces déclarations sont "plutôt bonnes" pour sa défense.
"Quand j'en ai parlé au téléphone (avec Karim Zenati), on rigolait, on n'a pas pris l'ampleur du truc", confie Benzema à la juge, qui l'interroge sur des conversations révélées par les écoutes téléphoniques dans lesquelles Benzema se moque de Valbuena.
Dans Le Parisien, Me Jakubowicz dévoile un peu ce que son client devrait dire sur TF1: "Je pense que Karim Benzema souhaitera s'excuser auprès de Mathieu Valbuena " pour ces "propos peu amicaux" lors "de cette conversation téléphonique avec Karim Zenati".
Lors de son interrogatoire, Benzema avoue ne pas avoir vu la fameuse vidéo intime, dont l'existence est attestée par des sources proches du dossier interrogées par l'AFP.
Quand la juge demande pourquoi il dit à Valbuena qu'il l'a vue, Benzema répond: "Franchement je ne sais pas pourquoi. La vidéo, je ne l'ai pas vue. Comme Karim (Zenati) m'a dit que c'était une vidéo sérieuse, je me suis fait un film". Benzema "pense" en revanche que Zenati "l'a vue".
- Un 'coussin Vuitton' et un 'tarlouze' amical -
Comment tout cela a-t-il commencé? Le joueur explique qu'il déjeunait à Madrid avec Zenati quand "une personne est venue" lui "remettre un coussin Louis Vuitton": "Il m'offre le coussin. Je ne le connais pas. Il dit qu'il existe une vidéo sur Mathieu Valbuena , une vidéo chaude. Je lui ai dit: +Arrête-toi tout de suite, je ne veux pas en entendre parler+. Cette personne est restée, on a continué à manger et après on s'est séparés".
Devant la juge, intriguée, Benzema ajoute: "Je ne l'ai pas invité, il est venu de lui-même, il connaît Karim (Zenati). Ensuite, je n'ai pas eu d'autres contacts avec cette personne".
Benzema, interrogé sur le terme "tarlouze" utilisé au sujet de Valbuena lors d'un échange téléphonique, se justifie ainsi: "+Tarlouze+, on peut le dire à tout le monde, à ses amis, à ses potes. Pour moi, pour la nouvelle génération, c'est amical". L'attaquant des Bleus explique être "juste énervé" à ce moment de voir son nom cité dans ce dossier.
Au-delà de ses développements judiciaires et sportifs, l'affaire a donné lieu à une passe d'armes politique mercredi matin. L'ancien président Nicolas Sarkozy a critiqué sur Europe 1 la prise de position de Manuel Valls, qui "se pose en statue de l'exemplarité".