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© AFP/Jewel SAMAD
L'Argentin Jorge Arzuaga à sa sortie du tribunal fédéral de Brooklyn, le 15 juin 2017
Un ex-banquier argentin, Jorge Luis Arzuaga, a plaidé coupable jeudi à New York de blanchiment d'argent dans le cadre du scandale de la Fifa.
"Je regrette profondément ce que j'ai fait, j'ai honte et je voudrais pouvoir exprimer avec des mots ce que je ressens... Je suis profondément désolé", a déclaré M. Arzuaga, qui risque jusqu'à 20 ans de prison, devant la juge fédérale Pamela Chen, en charge du dossier Fifa.
Ancien salarié des banques suisses Crédit Suisse et Julius Baer, Jorge Luis Arzuaga est accusé d'avoir aidé à payer plus de 25 millions de dollars de pots de vin à des responsables de la puissante fédération mondiale du football.
Selon le parquet fédéral de New York, M. Arzuaga a géré, de 2010 à 2015, plusieurs comptes contrôlés par Alejandro Burzaco, responsable d'une société argentine de communication et de marketing sportif dénommée Torneos y Competencias, et l'a aidé à ce titre à organiser le versement de pots-de-vin à des responsables de la fédération argentine de football, dont son ancien et puissant président Julio Grondona.
Jorge Luis Arzuaga est accusé d'avoir notamment ouvert des comptes au nom de sociétés-écrans, selon le parquet.
"En facilitant des flux d'argent via les systèmes bancaires suisse et américain, l'accusé a fourni des services essentiels à ceux qui ont été impliqués dans la corruption du football international", a affirmé l'adjointe du procureur fédéral de Brooklyn, Brigit Rohde, en remerciant les autorités suisses pour leur coopération.
Dans le cadre de son plaider-coupable, M. Arzuaga a aussi accepté de reverser un million de dollars au gouvernement américain, équivalent au bonus qu'il aurait perçu de M. Burzaco.
Quelque 40 responsables du football mondial ont été mis en cause depuis mai 2015 dans le cadre du scandale de la Fédération internationale de football, qui a ébranlé la puissante organisation et poussé au départ son président Sepp Blatter.
Beaucoup d'entre eux ont plaidé coupable et accepté de coopérer avec la justice américaine, et attendent désormais de connaître leur peine.
Ils ne sont plus que trois à plaider non coupable, dont le procès doit commencer à New York le 6 novembre. Le parquet semble désormais se concentrer sur les personnes ayant facilité les transactions financières qui ont dissimulé cette corruption.