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© AFP/Andreas Solaro
L'entraîneur de la Juventus Antonio Conte
à son arrivée devant la Commission disciplinaire de la fédération de football italienne, le 20 août 2012 à Rome.
"Il y a un juge qui m'en veut comme un supporteur" a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse l'entraîneur de la Juventus, Antonio Conte , au lendemain de la suspension de dix mois que lui a infligée la Commission disciplinaire de la fédération italienne de football.
"Je suis devenu le spot publicitaire de ce scandale", a également déclaré Antonio Conte , visiblement furieux et très remonté contre la justice sportive. "Cette affaire est absurde, je peux le dire maintenant", a répété à deux reprises celui qui a fait remporter le championnat italien à la Juve la saison passée.
"Cela fait sept mois que l'on associe mon nom à cette affaire, c'est diffamatoire", a dénoncé l'ancien défenseur. "Je n'ai jamais parié, mes joueurs savent qui je suis", a-t-il poursuivi, en soulignant avoir "toujours respecté les règles".
Conte était accusé d'avoir omis de dénoncer aux autorités des combines sur deux matches lors de la saison 2010-2011 (Novare-Sienne et AlbinoLeffe-Sienne). A l'époque des faits, Antonio Conte était l'entraîneur de Sienne, en deuxième division italienne.
"On m'accuse de ne pas avoir dénoncé un délit. Mais si je n'ai rien vu, qu'est-ce que j'aurais dû dénoncer?" a interrogé M. Conte.
"On dit que j'ai annoncé à mes joueurs que nous allions faire match nul pendant une réunion technique", a posé le natif de Lecce, dans les Pouilles (sud). "Cela voudrait dire que devant 25 personnes j'aurais annoncé qu'on allait tricher?", a-t-il encore demandé.
"Pour un entraîneur, c'est diffamatoire. J'ai peur qu'après cette affaire, en entrant dans le vestiaire, je puisse être pris à partie par tel ou tel jouueur", s'est insurgé celui qui a aussi entraîné Bari.
"Je vais devoir mettre une caméra sur ma tête 24 heures sur 24 afin de démontrer que je ne fais rien de mal, parce que là, si j'envoie un joueur en tribune, que va-t-on penser?" s'est également emporté M. Conte.
Au terme d'une procédure d'appel, la Cour de justice fédérale (instance sportive) a estimé que l'accusation portant sur le match Novare-Sienne du 1er mai 2011 n'avait pas lieu d'être. Or, il s'agissait là de l'accusation la plus lourde. Toutefois, la durée de la suspension n'a pas été abaissée.
"Je me suis alors dit que la peine allait descendre. Et bien, même pas. C'est absurde", a déploré M. Conte.
"Je suis arrivé dans une équipe que l'on aime et que l'on déteste, et j'ai gagné alors que personne ne s'y attendait. Je suis antipathique parce que je gagne, mais ce n'est pas mon problème", a continué celui qui a porté 20 fois le maillot de l'Italie en tant que joueur.
M. Conte a prévu de faire appel de sa suspension devant l'instance suprême du sport italien, le Tribunal national arbitral du sport (TNAS) du Comité olympique national (CONI).
Son avocate, Giula Bongiorno, également présente lors de la conférence de presse, a commenté: "Nous n'avons pas eu la possiblité de nous défendre pleinement. Pourquoi avoir voulu aller si vite ? ".
"Il y a eu trois versions différentes dans ce que l'on a reproché à Conte. Est-ce cela la crédiblité du système?", a questionné l'une des stars du barreau de Rome.
"Je n'ai rien aimé dans cette histoire. On a fait confiance à des menteurs, mais attendons la suite", a conclu Antonio Conte .