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© AFP/JUAN MABROMATA
Jorge Sampaoli, alors sélectionneur du Chili, lors d'un match de Copa America face à l'Argentine de Messi, le 4 juillet 2015 à Santiago
Jorge Sampaoli va prendre la direction de l'Argentine avec l'impératif de qualifier pour le Mondial-2018 une des plus grosses cylindrées de la planète foot, à la peine dans les éliminatoires sud-américains, malgré les Messi, Higuain ou Dybala.
Séville, club entraîné par Sampaoli cette saison, a annoncé vendredi avoir trouvé un accord avec l'Association du football argentin (AFA) pour une officialisation programmée le 1er juin.
"Je ne suis pas un mercenaire, c'est mon pays qui m'appelle", avait déclaré Sampaoli la semaine dernière. "J'ai toujours rêvé de la sélection (argentine)".
Sampaoli a connu son heure de gloire comme sélectionneur du Chili, qu'il a dirigé de 2012 à 2016. En 2015, il a remporté la Copa America , en battant l'Argentine en finale et en offrant ainsi au Chili le premier trophée international de son histoire. Avant lui, son inspirateur Marcelo Bielsa avait dirigé la Roja, mais sans gagner de titre.
Déjà l'été dernier, Sampaoli aurait pu être nommé sélectionneur de l'Argentine, mais quand la démission de Gerardo Martino est tombée, Sampaoli venait de s'engager avec le FC Séville pour remplacer Unai Emery, parti au PSG.
Lors de la saison 2016/2017, l'Argentin de 57 ans a propulsé Séville aux avant-postes puisque son club a terminé à la 4e place du championnat espagnol, derrière les quasi-intouchables Real, Barça et Atletico.
Partir ainsi après seulement une saison, réussie qui plus est, n'a pas plu aux dirigeants, ni aux supporters andalous, alors que Séville disputera les barrages de la Ligue des champions la saison prochaine.
Pour s'attacher ses services, la fédération argentine devait indemniser le club espagnol, car le contrat de Sampaoli courrait jusqu'en juin 2018.
Cinquième de sa poule des éliminatoires, l'Argentine est pour le moment en position de barragiste. Les individualités sont là, mais aucun des derniers sélectionneurs n'a réussi à imprimer un style de jeu au onze argentin, qui dépend essentiellement de la forme de Messi et de ses éclairs de génie.
Avec Messi, l'Argentine a gagné cinq fois et perdu une seule rencontre depuis le début des éliminatoires. Quand il est blessé ou suspendu: une victoire, quatre nuls, trois défaites.
Il reste encore quatre matches à disputer pour l'Albiceleste, le prochain étant une rencontre de haute importance contre l'Uruguay, au Stade Centenario de Montevideo.
- Éclosion tardive -
Sampaoli réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué? Parviendra-t-il a tirer de ses stars le même rendement en sélection que ce qu'ils démontrent à Barcelone ou à la Juventus?
La première liste de l'ère Sampaoli communiquée la semaine dernière comporte une absence notable, celle de l'attaquant de Manchester City Sergio Agüero, et des nouveautés. Pour les matches amicaux de la tournée en Australie (9 juin) et à Singapour (13 juin), l'Argentine pourra tester le buteur de l'Inter de Milan Mauro Icardi et le défenseur central de Lyon Emanuel Mammana.
Sampaoli est le troisième sélectionneur argentin d'affilée à être originaire de Rosario, troisième ville du pays et lieu de naissance de Messi.
Comme joueur, Sampaoli a évolué comme milieu de terrain à Rosario pour Newell's Old Boys, le club formateur de Messi, sans parvenir à s'imposer.
En tant qu'entraîneur, il s'est affirmé au club d'Emelec, en atteignant la finale du Championnat d'Equateur, après cinq années passés au Pérou (2002-2007) à entraîner des petits clubs, sans succès marquant. Le déclic se produit en 2011 quand il a conduit l'Universidad de Chile au titre de champion du Chili. Cette année-là, il gagne aussi la Copa Sudamericana, l'équivalent de l'Europa League en Amérique du sud.
Élu entraîneur sud-américain de l'année en 2011, il est recruté pour prendre en main la sélection du Chili, avec qui il remporte la Copa América 2015. "Cela a été beau et douloureux à la fois", dit-il, puisque son adversaire, défait, n'était autre que l'Argentine.
Sampaoli se présente comme un disciple de Bielsa. Évidemment, le nouvel entraîneur de Lille dément. "Sampaoli n'est pas mon disciple. Premièrement, parce que ce mot n'est pas dans mon vocabulaire. Deuxièmement, parce que, en réalité, j'ai remarqué qu'il est meilleur que moi".
Promoteur d'un jeu offensif, Sampaoli admire aussi César Menotti et Pep Guardiola. L'Association argentine de football (AFA) lui fixera un objectif: gagner la Coupe du monde 2018, probablement la dernière que disputera Lionel Messi .