Happy Birthday : |
© AFP/
Montage photo des portraits des deux anciens présidents du PSG Francis Graille (g) et Laurent Perpère
La cour d'appel de Paris a légèrement réduit vendredi les peines prononcées en 2010 à l'encontre du PSG, deux de ses anciens présidents et l'équipementier Nike, dans une affaire de compléments de salaires non déclarés versés aux joueurs, échappant à l'impôt et aux charges sociales.
Les faits remontent aux années 2000-2005. Les exigences financières des joueurs étaient montées en flèche après la Coupe du Monde de football de 1998, et la justice a estimé que les mis en cause avaient recouru à des montages illégaux pour y répondre.
Plusieurs pratiques sont en cause: des transferts de joueurs surévalués, s'accompagnant de commissions majorées versées aux agents, pour permettre des rétrocessions occultes aux stars du ballon rond, et des contrats de droit à l'image avec Nike France, considérés comme des salaires déguisés.
La justice reproche à l'équipementier sportif d'être rentré dans ses fonds en facturant de fausses amendes au club parisien pour non respect de ces contrats.
Laurent Perpère, président du PSG de 1998 à 2003, s'est vu infliger 10 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende, comparé à un an avec sursis et 40.000 euros d'amende en première instance.
Son successeur jusqu'en 2005, Francis Graille, a été condamné à six mois avec sursis et 15.000 euros d'amende, contre huit mois avec sursis et 20.000 euros d'amende.
Le PSG devra payer 150.000 euros d'amende (contre 200.000 euros) et Nike France 80.000 (contre 150.000).
Les joueurs avaient été décrits au procès, en octobre 2012, comme "les grands bénéficiaires" du dispositif mais aussi "les grands absents", puisqu'aucun d'eux n'a été poursuivi.
"Arrangements entre amis"
Parmi eux figurent le Nigérian Jay Jay Okocha, les Argentins Gabriel Heinze et Mauricio Pochettino, le Brésilien Ronaldinho, le Portugais Pauleta ou encore les Français Nicolas Anelka et Frédéric Dehu.
Les prévenus ont été condamnés pour faux et usage de faux et travail dissimulé, en tant qu'auteurs ou complices.
A l'exception de l'ancien directeur financier du PSG Pierre Frelot, qui a reconnu un système de fraude remontant à 1991, ils ont toujours contesté l'essentiel des faits qui leur sont reprochés.
"On a fabriqué cette affaire pour donner un exemple d'assainissement du milieu du football français", avait affirmé au procès l'un des avocats de la défense, Me André Soulier.
L'avocat général Dominique Gaillardot avait en revanche estimé que pour "être au meilleur niveau et engager les meilleurs joueurs", les prévenus avaient conclu des "arrangements entre amis sur le dos des organismes sociaux". Il avait souligné qu'à cette époque, le club parisien et son actionnaire Canal + étaient "en réelles difficultés financières".
Il avait requis la confirmation des peines pour les personnes physiques et un alourdissement des amendes pour le PSG et Nike.
M. Frelot a été condamné à sept mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende (contre neuf mois et 15.000 euros), tandis que l'ex-responsable du marketing sportif de Nike France, Olivier Jaubert, voyait confirmée sa peine de six mois avec sursis et 10.000 euros d'amende.
Des peines légèrement réduites ont par ailleurs été prononcées à l'encontre de deux agents, Robin Bolli (deux mois avec sursis et 5.000 euros d'amende) et Ranko Stojic (quatre mois avec sursis et 15.000 euros).
Les motivations de la cour n'étaient pas immédiatement disponibles et les avocats n'ont pas voulu réagir après la lecture de la décision.
Ils ont un délai de cinq jours pour se pourvoir en cassation.