Happy Birthday : |
© AFP/PHILIPPE DESMAZES
Christophe Galtier, le 3 mai 2017 au centre d'entraînement de Saint-Etienne à L'Etrat
Nommé fin 2009 entraîneur de Saint-Étienne, Christophe Galtier a officialisé son départ mardi. Le coach aura redonné, en sept ans et demi, des couleurs à un club qui doit désormais écrire un nouveau chapitre.
Il restait en principe au technicien encore une année à honorer, jusqu'au printemps 2018. Elle a fait l'objet de négociations et Galtier a mis fin à un faux-suspense en prenant la parole devant ses joueurs mardi matin à l'entraînement.
L'Equipe l'avait en effet donné partant il y a une semaine, le coach éludant les questions sur son avenir depuis. Après cette causerie mardi matin (révélée également par L'Equipe), le club a acté le départ, qui sera effectif au soir de la 38e et dernière journée, le 20 mai.
"Ce 9 mai n'est pas un bon jour pour moi avec l'annonce redoutée de la décision de Christophe Galtier de quitter l'ASSE", a confirmé à l'AFP le président du conseil de surveillance du club, Bernard Caïazzo.
"Sachons tous ensemble rendre hommage, dimanche contre le PSG, à un homme d'exception", a ajouté le dirigeant, précisant que le club n'approcherait pas "d'autres coachs" avant la semaine prochaine, "par décence et respect".
Durant l'ère Galtier, les Verts ont remporté la Coupe de la Ligue en 2013, leur premier trophée depuis... 1981 et le dernier des dix titres de champion de France du club. Au terme de cette saison 2012/13, Galtier avait été élu meilleur entraîneur de Ligue 1, ex-aequo avec Carlo Ancelotti pour le PSG.
- Intérimaire devenu incontournable -
Pourtant, la tâche ne s'annonçait pas facile pour l'ancien adjoint d'Alain Perrin, arrivé dans les bagages de ce dernier dans le Forez en novembre 2008.
Un an plus tard, après un maintien assuré de justesse au printemps 2009 (17e), les actionnaires, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, reprenaient la direction opérationnelle de l'ASSE en limogeant Perrin, faute de résultats, et en nommant Galtier au poste d'entraîneur principal.
Celui-ci, aujourd'hui incontournable, semblait alors ne devoir être qu'un intérimaire, Caïazzo souhaitant plutôt recruter un technicien reconnu. Mais le soutien de Romeyer a depuis été primordial, moins marqué toutefois depuis deux ans.
La complicité des deux dirigeants, en place depuis 2004 (stabilité bénéfique pour la progression du club), pourrait d'ailleurs se fissurer sur le choix du successeur.
Avec Galtier, aujourd'hui âgé de 50 ans, l'ASSE, après une 17e place en 2010, s'est classée 10e de Ligue 1 en 2011, 7e en 2012, 5e en 2013, 4e en 2014 puis 5e à nouveau en 2015 et enfin 6e la saison passée. De quoi participer à l'Europa League chaque année depuis 2013 et se qualifier à deux reprises pour les 16es de finale -en février, ils ont échoué à ce stade face à Manchester United (3-0, 1-0)-.
En matière continentale aussi, le club revenait de loin: il n'avait plus été européen depuis 1982, hormis un épisode en coupe Intertoto à l'été 2005.
- Un successeur, des réformes -
Actuellement 7e de L1, il ne décrochera cependant pas un cinquième ticket européen d'affilée. Le club semble avoir atteint son seuil de performance au regard du budget dont il dispose (70 millions d'euros).
Depuis trois ans, ne pas faire la saison et risquer de ne plus progresser était d'ailleurs la préoccupation majeure de Galtier, dont le successeur devra mener à bien un nouveau cycle et enclencher des réformes.
La cellule de recrutement doit être renforcée. Depuis deux ans, les joueurs engagés fermement ou sous forme de prêt ont souvent été décevants. Et le centre de formation n'apporte pas non plus de plus value.
Le club stéphanois, précurseur dans ce domaine dans les années 1970 au temps de sa splendeur, a pris beaucoup de retard. Même si des jeunes de l'académie se sont bien vendus, comme Kurt Zouma (15 millions d'euros à Chelsea), Faouzi Ghoulam (5 millions à Naples) ou Allan Saint-Maximin (à Monaco pour la même somme).
Et le club stéphanois devra trouver de nouvelles ressources financières, par acquisition du stade Geoffroy-Guichard ou par apport de capitaux extérieurs, pour rester un prétendant à l'Europe.