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L'année 2014 a été celle de la reconquête pour l'équipe de France et son sélectionneur Didier Deschamps , déjà la tête tournée vers l'Euro-2016 et même au-delà avec la ferme intention d'inscrire son action dans la durée.
Le bilan des Bleus sur les 12 derniers mois se passe de commentaire (10 victoires, 4 nuls et une défaite) et seule l'élimination en quart de finale du Mondial contre le futur vainqueur allemand (1-0) vient quelque peu ternir le tableau.
Un revers "qui gène, qui fait mal", comme l'a expliqué Deschamps à l'AFP, mais qui n'est pas de nature à occulter l'essentiel: après une longue période de vaches maigres, la France a repris sa place dans le concert des nations qui comptent.
L'engouement et l'élan populaire suscités par le parcours au Brésil ont également effacé pour de bon le mauvais roman de 2010 et cette grève de l'entraînement en pleine Coupe du monde en Afrique du Sud qui avait fait des Bleus la risée de la planète.
Autant de réussites à mettre au crédit de Deschamps, la véritable star de cette équipe de France, partie au Mondial avec un groupe très jeune (un peu plus de 26 ans de moyenne d'âge, 3 joueurs seulement à plus de 50 sélections) et qui a donc suivi un apprentissage du plus haut niveau en accéléré.
- 'Première grande compétition' -
"Pour beaucoup de joueurs, c'était leur première grande compétition, rappelle le sélectionneur à l'AFP. On a passé plus de 50 jours ensemble, c'est du 24h sur 24 avec une aptitude à vivre ensemble. Cela a été un plaisir pour mon staff et moi parce qu'il y a des joueurs qui sont arrivés avec les bonnes prédispositions, l'envie de faire quelque chose ensemble sur un objectif commun. Ce Mondial leur a permis de se construire. Il y a désormais un vécu."
© AFP/Franck Fife
L'équipe de France de football fête sa qualification pour le Mondial-2014 après sa victoire en barrage retour contre l'Ukraine, le 19 novembre 2013 au Stade de France
Le forfait de Franck Ribéry (lombalgie), l'atout offensif N.1, sur fond de polémique entre l'encadrement des Bleus et celui du Bayern, aurait pu déstabiliser les Français. Mais l'absence de la star bavaroise ne s'est quasiment pas faite sentir, même si Deschamps aurait sans doute bien aimé avoir sous la main un joueur de sa trempe face aux Allemands.
"Francky" a senti qu'il n'était plus indispensable et plus autant désiré en sélection et a officialisé dès le 13 août sa retraite internationale. Pas de quoi traumatiser Deschamps et sa troupe, qui ont démarré tambour battant en septembre leur longue campagne de matches amicaux sur la route du CHAMPIONNAT D'EUROPE organisé en 2016 à la maison.
Les succès de prestige décrochés contre l'Espagne (1-0) ou le Portugal de Cristiano Ronaldo (2-1) ont montré que la flamme, née un soir de barrage retour de Mondial contre l'Ukraine le 9 novembre 2013 au Stade de France (3-0), était toujours vivace et que la jeune génération bleue, incarnée par les deux prodiges Paul Pogba et Raphaël Varane, était prête à voler de ses propres ailes et à écrire sa propre histoire.
- Cap sur 2018? -
L'année qui vient de s'écouler, avec en point d'orgue la Coupe du monde, a permis aux Français de retrouver une colonne vertébrale et à une équipe-type de se dégager (Lloris (cap.) - Debuchy, Varane, Sakho, Evra - Matuidi, Cabaye, Pogba - Valbuena, Benzema, Griezmann), bien que quelques cas, entre méforme chronique et blessures à répétition, restent problématiques (Sakho, Cabaye).
Pas assez en tout cas pour décourager Deschamps. Au contraire. Fort des acquis de 2014 et de sa parfaite entente avec le président de la FFF Noël Le Graët, le sélectionneur, nommé en 2012, n'est pas pressé de passer la main et souhaite poursuivre l'aventure après l'Euro.
Après le temps de la reconstruction, Deschamps, en bon dépositaire de la "culture de la gagne" héritée des années Jacquet, veut désormais récolter ce qu'il a semé avec la Coupe du monde 2018 en Russie comme horizon.
"Noël Le Graët en a envie et moi aussi, donc c'est clair, la volonté est partagée, a-t-il indiqué à l'AFP. Moi à partir du moment où je suis très heureux et où ça me convient très bien... On en a discuté et on va en rediscuter, il souhaite que je poursuive".
Le message est clair: celui qui a tout gagné avec les Bleus en tant que joueur (champion du monde et d'Europe) espère maintenant laisser une trace similaire en tant que technicien. Un challenge à la hauteur du personnage.