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© AFP/OLIVIER MORIN
Le trophée du Ballon d'Or 2015, décerné le 11 janvier 2016 à Zurich
Est-ce la fin du duopole Cristiano Ronaldo - Lionel Messi ? L'hebdomadaire spécialisé France Football reprend à son compte l'attribution du Ballon d'Or, son bébé, avec l'officialisation vendredi de la fin du partenariat avec la Fifa.
Seuls les journalistes voteront dès la prochaine édition, ce qui évitera peut-être des couacs comme les oublis de prix pour Iniesta ou Ribéry ces dernières années.
. Retour à la maison mère
"L'accord contractuel entre la Fifa et France Football (FF) arrivait à échéance en janvier dernier. Nous avons prévenu France Football début août que le contrat ne serait pas renouvelé", a précisé la Fédération internationale de football à l'AFP vendredi. France Football (FF) a également twitté la séparation. En réalité, l'information avait fuité dès jeudi dans l'émission L'Equipe Du Soir, déclinaison TV du journal L'Equipe qui appartient au même groupe de presse que FF.
Le partenariat avec la Fifa était entré en vigueur en 2010, ce qui avait conduit à la fusion du prix du joueur Fifa de l'année avec le Ballon d'Or, la plus prestigieuse récompense individuelle pour un joueur, créée en 1956 par FF.
La Fifa va désormais ressusciter son prix pour récompenser les meilleurs joueurs et joueuses. "Les détails sur le nom de ces prix et le lieu et la date où ils seront remis seront annoncés plus tard", a précisé la Fifa. Voilà qui va s'ajouter au prix de l'UEFA décerné fin août en marge du tirage au sort des poules de la Ligue des champions.
. Seuls les journalistes voteront
"Le collège des votants revient à la formule classique et seuls les journalistes votent", a annoncé Olivier Ménard, présentateur de L'Equipe Du Soir. Le partenariat avec la Fifa avait ouvert le collège des votants aux sélectionneurs et aux capitaines des sélections.
Depuis 2010, seuls Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ont été sacrés. Les deux joueurs sont des monstres du foot et leurs prix ne sont pas usurpés si on parle de performances individuelles. Mais en termes d'impact dans la réussite d'une équipe et/ou d'une sélection, il y a eu depuis 2010 des oublis fâcheux, attribués à la responsabilité de la Fifa dans la modification du collège des votants.
© AFP/FABRICE COFFRINI
L'attaquant argentin Lionel Messi
lauréat du Ballon d'Or 2015, décerné le 11 janvier 2016 à Zurich
Andres Iniesta , qui avait porté le jeu de l'Espagne et inscrit le but de la victoire en finale de la Coupe du monde en 2010, n'avait pas été récompensé, au profit de Messi, qui n'avait même pas gagné la Ligue des champions avec Barcelone en 2010.
Franck Ribéry fut quant à lui le joueur clé de l'année fantastique du Bayern en 2013 (Ligue des champions, championnat allemand, Coupe d'Allemagne, SuperCoupe d'Europe et Mondial des clubs). Pourtant, le Français avait vu, dégoûté, Ronaldo soulever le trophée. Les performances de Ribéry ont d'ailleurs décliné depuis cette désillusion.
. Fin des polémiques ?
"J'ai exprimé un peu de doutes (le soir de la remise du prix à Ronaldo plutôt qu'à Ribéry), comme je l'avais fait en 2010 quand Lionel Messi avait gagné le Ballon d'Or alors que les Espagnols avaient gagné la Coupe du monde", avait taclé en janvier 2014 Michel Platini , à l'époque président de l'UEFA.
"J'ai (suivi) le Ballon d'or pendant 50 ans. On s'apercevait que les joueurs comme Paolo Rossi , qui a été Ballon d'Or en 1982, l'ont été parce qu'ils avaient fait une belle saison", développait "Platoche", lui même triple Ballon d'Or dans les années 1980.
"D'ailleurs France Football a bien spécifié que si les journalistes avaient été les seuls à voter, c'est Franck Ribéry qui l'aurait eu", avait encore glissé l'ancienne star de la Juventus.
La polémique avait déjà gonflé avant la remise du prix de l'année 2013 quand la Fifa avait changé les règles en cours de route. Le vote avait été étendu du 15 au 29 novembre, ce qui permettait d'inclure le très médiatique triplé de CR7 en barrage retour du Mondial-2014. Un porte parole de la Fifa avait expliqué à l'AFP que trop peu de réponses du collège de votants étaient parvenues à temps. D'autres y ont vu une façon de se faire pardonner: fin octobre, une vidéo de Joseph Blatter, alors président de la Fifa, se moquant de Ronaldo en l'imitant maladroitement devant des étudiants de l'Université d'Oxford, avait fait un buzz mondial.