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© AFP/Pascal POCHARD-CASABIANCA
Affrontements entre manifestants et police à Corte le 15 février 2016, deux jours après des incidents en marge du match Reims-Bastia
Le procès en appel de sept supporters bastiais rejugés jeudi à leur demande après leur condamnation pour des incidents survenus le 15 février en marge de la rencontre de Ligue 1 de football Reims-Bastia a été renvoyé au 16 février, faute de temps pour examiner tous les scellés.
"En première instance nous n'avions pas eu accès à toutes les vidéos (...), maintenant nous allons pouvoir les examiner sereinement et les comparer aux procès-verbaux", a déclaré Me Jean-André Albertini, l'un des avocats des sept prévenus.
A l'ouverture du procès, la défense avait demandé à pouvoir consulter l'ensemble des images de vidéosurveillance de la ville de Reims placées sous scellés, requête validée par Odile Madrolle, la présidente de la cour d'appel.
A l'issue de trois heures de visionnage, "nous n'avons pu regarder que l'entrée des supporters dans le stade et rien ne correspond avec les PV", a dit Me Mathieu Fabiani, autre avocat des prévenus.
Devant le temps nécessaire au visionnage et le blocage, par un mot de passe, d'images "essentielles", selon la défense, des heurts dans le centre-ville de Reims, la présidente de la cour d'appel a choisi de renvoyer le procès.
"Des copies de travail existent et seront transmises aux parties", a-t-elle indiqué.
Une nouvelle audience a été fixée le 16 février à 14H00.
Lors des heurts, survenus en ville, un étudiant, Maxime Beux, avait perdu l'usage d'un ?il, ce qui avait provoqué une vague de manifestations en Corse les jours suivants.
"On ne veut pas seulement la relaxe mais la condamnation des forces policières", avait déclaré à l'AFP, avant l'audience, l'un des prévenus, dénonçant "une bavure" de la police.
Six prévenus ont comparu libres, le septième, actuellement en détention pour une affaire connexe, était dans le box de la salle d'audience.
"La police nationale est un sujet tabou : on ne veut pas d'histoire avec la police et on jette aux fauves les Bastiais", avait dit Me Mathieu Fabiani, avant les débats.
Les fans du Sporting Club de Bastia avaient été condamnés le 13 mai par le tribunal correctionnel de Reims à des amendes allant jusqu'à 2.000 euros pour outrage et rébellion à agent de la force publique. Leurs peines, inférieures aux réquisitions, ont été vécues comme une injustice par les supporters.
Ils avaient été relaxés des poursuites pour "faits de violence".
© AFP/FRANCOIS NASCIMBENI
Les supporters bastiais arrivent au tribunal de Reims pour un jugement en première instance, le 22 mars 2016
Mercredi, le président de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, s'était alarmé que les supporters poursuivis soient "passés du statut de victimes à celui d'auteurs d'infractions, tandis que ceux qui apparaissaient comme leurs agresseurs ne semblent nullement inquiétés".
Leur plainte contre la police pour "violences aggravées, faux et usage et faux" a été classée sans suite par le parquet de Reims, avait-on appris la semaine dernière.
L'information judiciaire ouverte contre X par le parquet pour connaître la vérité sur les circonstances de la blessure de Maxime Beux est toujours en cours. Le parquet s'est jusqu'ici montré avare de précisions. L'enquête avait entraîné la saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).