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© AFP/
Michel Platini
à Nuremberg le 24 octobre 2013
Platini qui ouvre une enquête sur l'attitude passive des arbitres, Touré qui brandit la menace d'un boycott de la Côte d'Ivoire au Mondial-2018 en Russie: la polémique enfle autour des incidents racistes lors de CSKA Moscou-Manchester City.
Ce match de Ligue des champions de mercredi soir à Moscou entre le CSKA et Manchester City (succès mancunien 2 à 1) n'a donc pas fini de faire couler de l'encre.
Yaya Touré, joueur ivoirien de City, affirme toujours avoir été la cible de cris de singe de la part de certains supporteurs moscovites. L'UEFA a déjà ouvert dès jeudi une procédure disciplinaire contre les fans du CSKA pour comportements racistes et jets de fumigènes. Le dossier sera examiné le 30 octobre.
Mais Michel Platini , président de l'UEFA, qui a fait du combat contre le racisme dans les stades une priorité, veut savoir pourquoi le protocole anti-comportements racistes n'a pas été suivi par le corps arbitral. L'ancien capitaine des Bleus a donc demandé l'ouverture d'une enquête interne pour en savoir plus.
Ce protocole est en trois temps. D'abord, en cas de cris ou chants racistes, par exemple, l'arbitre principal doit stopper le match et demander une annonce au micro pour que ces comportements cessent.
Si les incidents se poursuivent quand le match reprend, l'arbitre doit suspendre la partie et renvoyer les deux équipes aux vestiaires, avec nouvelle annonce au micro. Enfin, si le jeu a de nouveau repris et que les incidents surviennent encore, l'arbitre peut arrêter le match définitivement.
'Nous ne viendrons pas'
L'UEFA publiera les résultats de cette enquête interne, menée par son administration, une fois que l'instance disciplinaire (indépendante) aura tranché dans ce dossier le 30 octobre.
De son côté, Touré n'exclut pas de boycotter le Mondial-2018 en Russie avec sa sélection, les célèbres Éléphants de Côte d'Ivoire, emmenés par Didier Drogba .
"Si nous ne sommes pas rassurés au moment de venir jouer la Coupe du monde en Russie, nous ne viendrons pas", déclare ainsi l'Ivoirien, cité par le quotidien The Times et le site internet de Sky sports.
"Cela arrive tout le temps. J'ai joué en Ukraine, où j'ai aussi vu du racisme mais par petits groupes de 2-3 personnes, poursuit-il. Cela ne se produit pas seulement en Europe de l'Est, cela arrive ailleurs aussi. Mais il n'y a ça que dans le football et pas dans le rugby ou le handball. Cette réaction des supporteurs est invraisemblable."
"Si l'UEFA ne fait rien, cela continuera. On dit toujours que l'on va faire quelque chose, mais c'est du blabla. J'espère qu'ils vont faire quelque chose, interdire le club ou le stade pour deux ans", continue Touré.
'Sans Africains, pas de Mondial en Russie'
Piara Power, directeur général de FARE, l'instance européenne contre les discriminations et membre de la "Task force" de l'UEFA sur le sujet, conforte Touré dans cette menace de boycott dans les colonnes du Times.
"Sans eux (les joueurs africains), il n'y aura pas de Mondial en Russie, expose-t-il ainsi. Je ne leur reproche rien. Les joueurs sont les plus forts et si tous disent qu'ils ne veulent pas y aller, il n'y aura pas de Coupe du monde. Et si elle a quand même lieu, elle n'aura pas de sens".
"Pour être franc, c'est une éventualité à laquelle je crois", a également déclaré à la BBC Paul Mortimer, l'ancien milieu de Charlton qui représente maintenant l'association "Show racism the Red Card" ("Carton rouge pour le racisme").
"C'est réaliste. Refuser de jouer est le seul pouvoir qu'ont les joueurs pour montrer aux autorités qu'ils ne sont pas contents. Je connais un grand nombre de joueurs blancs qui parlent de ça", a conclu Mortimer.
Le CSKA a démenti jusqu'ici que de tels débordements aient eu lieu.