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© AFP/NIKOLAY DOYCHINOV
L'entraîneur du PSG Unai Emery lors du match face à Ludogorets en Ligue des champions, le 28 septembre 2016 à Sofia
L'état de grâce n'a duré que quelques semaines et, après deux défaites en 8 matches de championnat, le nouvel entraîneur du PSG était rhabillé pour l'hiver. A tort ou à raison ? Unai Emery savait de toute façon dès son arrivée qu'il était soumis à une obligation permanente de gagner.
Bilan des 100 jours avant la prochaine étape, Nancy, ce samedi (17h00).
. Débuts euphoriques
C'était il y a un peu plus de 100 jours. Il fait beau, la France du football est encore dans l'excitation de l'Euro-2016, les Bleus viennent de cartonner l'Islande en quarts, et la nouvelle coqueluche s'appelle Antoine Griezmann . Le PSG fait sa rentrée dans un climat tout aussi euphorique à Saint-Germain-en-Laye, pour les premiers pas de son nouvel entraîneur.
Accro à la vidéo, meneur d'hommes, fin psychologue, auréolé d'une triple couronne européenne ravie en Europa League avec le Séville FC... Unai Emery, ses 44 ans, son ?il ardent et sa maîtrise totale de la communication sur les réseaux sociaux tranchent avec le flegme de Laurent Blanc . Et font souffler un vent de fraîcheur sur le Camp des Loges.
Commentaires dithyrambiques des joueurs, avis favorables venus d'Espagne, philosophie offensive... Les débuts du Basque sont idylliques avec une tournée d'été emballante aux Etats-Unis et un Trophée des Champions survolé face à Lyon (4-1), pour son premier match officiel. "Vu la préparation, on s'attend à ce que la saison soit très bonne", se félicite alors auprès de l'AFP Layvin Kurzawa, rayonnant en cette fin d'été.
. Plus dure fut la chute
Très vite pourtant, les questions s'accumulent. Il y a cette première victoire acquise dans la douleur à Bastia (1-0), la première défaite face à un rival sérieux en championnat, Monaco (3-1), fin août. Enfin un match nul à domicile contre Arsenal (1-1) en Ligue des champions et une nouvelle défaite surprise, le 23 septembre à Toulouse (2-0).
Un Paris SG sous-performant ? Emery souffre surtout de la comparaison avec la saison précédente du PSG, la 3e de son prédécesseur, qui l'avait vu écraser le championnat dès les premières journées. Il serait plus pertinent de comparer ses débuts avec ceux du Cévenol en 2013/14. Après 8 journées, l'ancien Sévillan a empoché 2 points de moins que Blanc (16 contre 18), encaissé deux buts de plus (6 contre 4) mais marqué 5 buts de plus (17 contre 12). Un peu moins bien, mais pas cataclysmique non plus.
Mais ces deux défaites en 7 matches, du jamais vu sous l'ère qatarie, écrasent tout le reste. Que le PSG a perdu cet été son meilleur buteur, Zlatan Ibrahimovic . Qu'avec Emery, Edinson Cavani revient en forme et semble enfin en confiance. Que les jeunes formés au club, Adrien Rabiot, Alphonse Aréola, Presnel Kimpembe, ont beaucoup de temps de jeu et montent en puissance... Ce qui faisait partie du cahier des charges d'Emery à son arrivée.
Et pour la suite ? "L'adaptation, c'est un processus", a déclaré le Basque vendredi devant la presse, se disant "optimiste pour arriver à l'objectif que nous voulons".
. Gestion en question
Et puis sa gestion d' Hatem Ben Arfa a divisé. Peut-on être intransigeant au point de se priver de ce dribbleur talentueux ? 'HBA' a donné raison à son entraîneur, en publiant sur Instagram des vidéos avec la mention "challenge accepté".
Le mercato interpelle aussi: pas de grand nom pour remplacer "Ibra", pas de doublure pour Cavani, des embouteillages dans l'entrejeu, le départ in extremis et non compensé de David Luiz... Difficile pour autant d'en imputer la responsabilité à Emery. Le club de la capitale a notamment enregistré l'arrivée d'une nouvelle tête dans la gestion sportive, Patrick Kluivert , grand nom du football mondial mais peu expérimenté à ce poste.
Reste une limite pour Emery: la langue. En conférence de presse, Unai Emery parle en français, mais est encore loin de le maîtriser à la perfection. Or son coaching repose aussi sur sa force de persuasion, sa capacité à tirer le meilleur de ses joueurs en activant divers ressorts psychologiques. Plus difficile en cas de barrière de la langue. Sa seule expérience en terre non-hispanophone, au Spartak Moscou, s'est d'ailleurs achevé après six mois à peine.