Happy Birthday : |
La grosse gifle reçue par le Paris SG à Bastia (4-2) samedi, après s'être laissé remonter au score, a démontré que l'équipe de Laurent Blanc portait encore vifs les stigmates de la fin d'année 2014, sans donner l'impression de pouvoir, voire même vouloir s'en relever.
. Ca se fissure quand ça se rebiffe
L'illusion a duré 20 minutes. Les deux buts précoces de Lucas et Rabiot semblaient pourtant bien témoigner d'une main-mise parisienne sur le début de rencontre, et il était alors impensable de voir le PSG s'effondrer au moindre soubresaut adverse ou au moindre fait de jeu contraire.
Mais la main de Van Der Wiel, qui a permis à Boudebouz de réduire le score sur penalty, a ouvert un gouffre béant dans lequel a plongé toute l'équipe de Laurent Blanc . Les Parisiens ont perdu pied, alors que Bastia, tout heureux de se sentir encore vivant, ne faisait pas à ce moment-là montre d'une furia particulière.
"Mener 2-0 et perdre 4-2, ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Il s'est passé quelque chose, je ne sais pas quoi... C'est évidemment une défaite sportive, mais aussi mentale", a relevé Ibrahimovic, situant le problème plus dans les têtes que dans les jambes.
Les Corses ont bien senti cette fébrilité et en ont profité, comme d'autres avant eux cette saison, quand Paris a concédé le nul contre Rennes, Lyon, Monaco et Lille après avoir mené au score.
Seulement, cette fois, l'incapacité du PSG à tenir son rang et son avance sur 90 minutes a eu pour conséquence une défaite lourde et méritée, tant son manque de réaction est apparu manifeste en seconde période durant laquelle les joueurs ont totalement baissé les bras, à l'image du capitaine Thiago Silva, totalement dépassé sur 4e but bastiais de Palmieri.
. Des fautes professionnelles
"C'est nous qui avons réveillé les Bastiais", a déploré Blanc pour qui il demeurait "trop de choses inexplicables" après la rencontre.
Un des problèmes majeurs persistant se situe dans la gestion défensive des coups de pieds arrêtés, puisque trois des quatre buts bastiais ont été marqués sur ces phases. Un candidat au titre, prétendant à la Ligue des champions, ne peut se permettre un tel talon d'Achille.
Plus que le penalty, l'égalisation par Modesto de la tête sur corner et le 3e but de Palmieri, d'une volée après un autre corner mal renvoyé, ont illustré la passivité et le manque de concentration coupables de l'arrière-garde parisienne.
Blanc a beau regretter un manque de réussite sur ces mêmes phases offensives (la transversale trouvée par Thiago Silva à la 71e), il ne peut décemment fermer les yeux sur ce problème défensif récurrent, qu'il croyait résolu et qui, se répétant, relève de la faute professionnelle.
L'entraîneur parisien, fustigeant la suffisance de certains joueurs, a justement reconnu que "quand on ne fait pas ce qu'il faut pour tuer le match, on est puni". Un reproche qui met encore en cause le professionnalisme de ses joueurs, surtout quand au lieu de montrer de l'orgueil, beaucoup ont traîné leurs crampons tête basse, sans montrer l'envie d'en découdre.
. Blanc a-t-il la main ?
La qualification pour les 16e de finale de la Coupe de France à Montpellier (3-0) dimanche dernier a donc été un mirage. En premier lieu celui d'un soi-disant nouvel état d'esprit plus volontariste et conquérant, qui aurait dû découlé du management plus resserré de l'entraîneur vis à vis de ses stars.
Rien de tel n'a transpiré à Bastia et Blanc, outre la question d'une certaine suffisance, a déploré, sans entrer dans les détails, avoir "vu des choses qui ne (lui) plaisent pas. On doit tous se regarder en face après cette défaite".
"Est-ce un accident, une rechute ? L'avenir le dira... Mais il était trop tôt pour affirmer que l'état d'esprit avait changé", a-t-il encore regretté.
"Il y a deux solutions: soit on rebondit, soit on garde la même attitude. Et là, ça deviendrait compliqué". Pour lui plus que pour quiconque, surtout à trois jours d'un quart de finale de la Coupe de la Ligue (Paris est tenant du titre) à Saint-Etienne, qui vient de le déloger du podium.