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© AFP/Thomas Bregardis
Le sélectionneur de l'Equipe de France de football Laurent Blanc
(au centre) lors d'un match de charité le 17 octobre 2012 à Saint-Malo
Laurent Blanc a trouvé un accord pour devenir l'entraîneur du Paris SG, a annoncé vendredi BeInSport, chaîne des propriétaires qataris de l'équipe parisienne, ce qui semble mettre fin au feuilleton d'une quête de coach mal gérée.
"Information exclusive: accord trouvé ce jour avec Laurent Blanc qui devient entraîneur du Paris SG", a lancé en début d'après-midi vendredi BeInSport sur son compte twitter, ajoutant: "signature la semaine prochaine pour un contrat de deux ans", pendant que le club restait silencieux.
Le temps pressait: la reprise de l'entraînement du club parisien est prévue dans une dizaine de jours.
Blanc, 47 ans, ancien défenseur central international français surnommé "Le Président", apparaîtra forcément aux yeux du grand public comme un second choix, voire un choix par défaut.
Comment en effet le comparer à Carlo Ancelotti , qui entraînait l'équipe parisienne depuis un an et demi et avait exprimé ses envies de départ après le titre de champion acquis au printemps, courtisé par le Real Madrid ?
"Carletto", c'est deux Ligue des champions comme coach et un CV ronflant avec des clubs entraînés comme la Juventus, le Milan AC, Chelsea et leurs bataillons de stars.
Le pedigree de Blanc joueur est impressionnant (champion du monde et d'Europe avec la France notamment) mais celui d'entraîneur est encore mince.
Bilan de sélectionneur mitigé
Le Gardois était sans activité depuis son départ du poste de sélectionneur de l'équipe de France après l'élimination des Bleus en quart de finale de l'Euro-2012. L'impression laissée à son départ des Bleus était mitigée, entre progrès enregistrés depuis le fiasco de Knysna et promesses non tenues.
Son image de sélectionneur avait été notamment brouillée par l'affaire des quotas révélée par Mediapart en avril 2011.
Le site d'information avait notamment diffusé le verbatim d'une réunion entre responsables de la FFF enregistrée à l'insu des participants, où Blanc prononçait des phrases qui firent scandale, dont "Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants? Les Blacks". Le sélectionneur fut finalement dédouané après enquête fédérale et ministérielle.
Il lui avait été également reproché de ne pas avoir su prévenir la rechute de certains Bleus en terme de mauvais comportements à l'Euro-2012.
Sa seule autre expérience professionnelle en tant que coach est d'avoir entraîné Bordeaux (2007-10) avec à la clé, notamment, un titre de champion de France en 2009.
Ses partisans pourront toujours arguer que son inexpérience au poste d'entraîneur n'avait pas été si pénalisante que ça aux Girondins, avec un titre national au bout de deux saisons.
Son fidèle adjoint Jean-Louis Gasset connaît la maison PSG pour avoir été le second de l'entraîneur Luis Fernandez entre 2001 et 2003. Est-ce un atout ? C'était il y a 10 ans. Et à l'époque, le PSG n'avait pas dépensé 147 millions d'euros au mercato estival comme le PSG des Qataris l'a fait l'été dernier.
Défi
Et il n'y avait pas à l'époque des joueurs de l'envergure d'Ibrahimovic et Thiago Silva, dont Ancelotti a su trouver l'oreille.
C'est là le principal défi de Blanc: saura-t-il gérer un vestiaire galactique, qui sera forcément renforcé ? Il est difficile de croire que le PSG va laisser Monaco animer seul le marché des transferts et les pistes Ronaldo, Cavani ou Rooney vont pouvoir être réactivées.
Avec Blanc, le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi se donne au moins un peu de répit, alors que son club a fait parler de lui à ses dépens ces derniers temps.
Le PSG n'avait pas anticipé les envies de départ d'Ancelotti et a vu le mercato des entraîneurs lui échapper. Privé d'une solution de remplacement interne avec la suspension pour 9 mois du directeur sportif Leonardo pour un coup de coude donné à un arbitre, le PSG a vu des techniciens réputés s'engager ailleurs (Mourinho à Chelsea, Benitez à Naples) ou refuser ses offres (Capello, sélectionneur de la Russie).
Le nom de Blanc avait été cité à l'AS Rome, qui avait finalement choisi Rudi Garcia (ex-Lille). Là aussi un second choix pour le club italien. Les deux hommes vont changer de division et seront attendus au tournant.