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© AFP/Kenzo Tribouillard
L'avant-centre du Paris SG Zlatan Ibrahimovic
, face à Montpellier au Parc des Princes à Paris le 29 mars 2013
"Ibrahimovic, moi je veux qu'il joue", avait dit Gerard Piqué: le voeu du défenseur central du FC Barcelone a été exaucé, la suspension du buteur du Paris SG a été réduite et leur duel aura bien lieu mardi en quart de finale aller de la Ligue des champions.
"Je veux voir les meilleurs sur un terrain de football, je ne veux pas qu'il y ait d'excuses et qu'on dise qu'on s'est qualifié parce qu'il était suspendu", avait lancé le Catalan de 26 ans à l'UEFA, avant que celle-ci autorise finalement le Suédois à disputer ce match aller.
Le spectacle y gagnera aussi, grandi par cette opposition de faux lents en format poids lourds: 1,92 m et 85 kg pour le barbu espagnol, 1,95 m et 95 kg pour le chevelu suédois. Deux hommes qui pèsent lourd aussi question statuts et palmarès, entre un Piqué qui a tout gagné (Euro, Mondial, Ligue des champions etc.) et un "Ibra" qui a gagné partout (champion aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne).
C'est un choc de fiertés aussi: les deux hommes présentent un profil où affleure un certain orgueil, lié à une revendication catalaniste pour Piqué, et à un ego de vedette pour Ibrahimovic (31 ans).
Le premier s'exprime beaucoup sur Twitter, le second produit de mémorables saillies nimbées de provocation devant les journalistes, et les deux sont passionnés de sport (plutôt d'équipe pour le premier, plutôt martiaux pour le second).
Et puis, ce sera aussi le match des deux hommes clefs de leur secteur. "Zlatan" est évidemment l'argument offensif N.1 au PSG, fort de ses 25 buts en 27 matches de Ligue 1. Mais s'il survole le Championnat de France, il a plus de mal à décoller sur la scène européenne, où son bilan statistique fait état de 2 buts et 5 passes décisives, tous contre les deux clubs éliminés en poules, le Dynamo Kiev et le modeste Dinamo Zagreb.
Le buteur est en revanche apparu quelconque par deux fois contre Porto et en 8e de finale aller à Valence, où le succès parisien (2-1) avait été terni par son expulsion en fin de match pour jeu dangereux. Et c'est Lavezzi (5 buts) qui avait pris toute la lumière dans une compétition qui n'a jamais vraiment souri au Suédois.
© AFP/Javier Soriano
Le défenseur barcelonais Gerard Piqué, au Camp Nou à Barcelone contre l'AC Milan, le 12 mars 2013
Piqué, lui, est devenu le patron de la défense barcelonaise au gré des pépins physiques de Puyol et des approximations de Mascherano, et il apparaît comme le seul repère stable, avec Dani Alves à droite, sachant que le couloir gauche est maudit (Adriano est blessé, Jordi Alba revient à peine et Abidal a rejoint le groupe vendredi dernier seulement, un an après sa greffe au foie).
Piqué s'est en tout cas bien repris après un exercice très délicat. "L'Euro m'a redonné un bon bol d'air et l'équipe a très bien défendu, ce qui m'a servi de tremplin pour cette saison, a-t-il expliqué. Je suis revenu fort et motivé, de plus, le Barça joue superbement, ce qui aide".
La saison dernière, Pep Guardiola l'avait relégué sur le banc en lui reprochant un mode de vie parfois peu compatible avec les exigences d'une vie de footballeur, notamment ses escapades aux côtés de sa compagne, la chanteuse Shakira. L'ex-entraîneur barcelonais l'avait même fait espionner, à la Guy Roux !
Les deux joueurs se sont fréquentés pendant une saison sous le maillot blaugrana (2009-2010). "Je ne crois pas qu'il n'était pas fait pour cette équipe, a analysé Piqué dimanche sur Canal+. Il avait marqué beaucoup de buts en première partie de saison. Après, ce sont des décisions de l'entraîneur. Pep Guardiola a préféré faire confiance à d'autres joueurs, et Zlatan s'est vu dans un second rôle, et pas dans le premier rôle qui lui plaît. Et il n'a pas obtenu ce qu'il voulait".
De manière anecdotique, une photo des deux hommes avait enflammé les réseaux sociaux en mai 2010: on les y voyait près d'une voiture dans une position équivoque, les mains entrelacées près des visages. Mardi, ce devrait être moins tendre.