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© AFP/FRANCK FIFE
L'ancien président du PSG Robin Leproux, le 14 mai 2011 au Stade de France
"Marqué profondément par ce drame", qui a provoqué un tournant dans l'histoire du club, l'ancien président du PSG Robin Leproux est revenu vendredi, au procès de la mort d'un supporter parisien en 2010, sur le plan qu'il avait alors mis en oeuvre.
"Si je suis ici, c'est pour la famille" de Yann Lorence, a déclaré à la cour d'assises M. Leproux.
"Convaincu qu'il y aurait d'autres morts" après celles de Julien Quemener en novembre 2006 et de Yann Lorence en février 2010, le président du club de l'époque avait "imaginé un dispositif qui fait qu'aujourd'hui on peut aller au Parc des Princes sans être en danger".
Pour éviter les concentrations de supporters violents, il avait alors mis en oeuvre un placement aléatoire dans les gradins.
Devant la cour, qui juge deux hommes accusés de violences mortelles sur Yann Lorence, M. Leproux a distingué les supporters "ultras" et les "ultras violents", ces derniers étant alors "quelques centaines" dans chacune des tribunes.
L'une et l'autre avaient leur connotation politique: la tribune Boulogne à "droite voire extrême droite", et celle d'Auteuil à "gauche voire extrême gauche".
Robin Leproux a à l'époque parlé "avec les deux tribunes", dit-il. Leur "première réaction a été de dire +on vient plus+" au Parc des Princes. "Les ultras, y compris les non-violents, ne voulaient plus venir", a-t-il raconté.
"On a perdu la ferveur des ultras non-violents", a-t-il concédé: "Moi aussi j'aime bien quand il y a de l'ambiance, mais il y a eu deux morts en trois ans".
Plusieurs associations de supporters avaient été dissoutes et de nombreuses interdictions de stade prononcées.
Le club ne pouvait "plus jouer à l'extérieur pratiquement sans que les villes soient en état de siège", a ajouté M. Leproux, rappelant que le PSG avait alors joué "quatre matches à huis clos".
Le plan, qui portait son nom, a été "très mal reçu" par les associations de supporters, a expliqué Robin Leproux à l'avocat de la famille de Yann Lorence, qui lui demandait s'il avait subi des menaces.
Sans toutefois désigner explicitement l'un des accusés, qui a été condamné pour menaces de mort, Robin Leproux a raconté avoir reçu un appel depuis "un numéro apparent" de quelqu'un qui lui disait qu'il "allait lui faire la peau".
"Il faut que ces deux morts soient les derniers au Parc des Princes", a-t-il conclu.