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© AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
Le président du club de football de Nancy Jacques Rousselot, le 25 août 2016 à Velaine-en-Haye
Jacques Rousselot a ruminé sa rancoeur puis s'est lancé: le président de Nancy s'est déclaré candidat à la tête de la Fédération (FFF) que lui avait promise l'actuel président Noël Le Graët, avant de faire volte-face.
"C'était clair dans ma tête depuis un moment mais il fallait que je me jette. Je me lance donc dans l'aventure presque un peu tardivement mais j'ai bien mesuré la grosse responsabilité qui est la mienne. Je compte donner un sens à ma démarche et je viens avec mes méthodes", a dit M. Rousselot au quotidien L'Est républicain.
L'élection est prévue lors d'une assemblée générale de la Fédération le 18 mars 2017. M. Le Graët (75 ans) la dirige la FFF depuis juin 2011 et a été réélu une première fois en 2012, avant de se porter candidat à sa réélection en novembre dernier.
Deux autres personnes se sont également déclarées: l'avocat François Ponthieu, ex-patron de la DNCG (gendarme financier du foot pro), et l'universitaire Jean-Pierre Clavier, cofondateur du Conseil national des supporters de football (CNSF).
M. Rousselot, président de Nancy depuis 1994, a longtemps été un proche de "NLG", et siège d'ailleurs toujours au Comité exécutif, le gouvernement de la FFF. Le scrutin de mars mettra ainsi aux prises deux personnages à l'amitié fissurée.
"Il m'avait semblé qu'il arrêtait, j'étais un peu dans la confidence puisque je devais lui succéder. Je suis très affecté par la situation", avait lâché le Nancéien, le 7 novembre sur France Bleu Lorraine Sud, quelques jours avant l'annonce de candidature du président en place, qui était devenue un secret de Polichinelle dans le milieu.
- 'Animer, fédérer, agiter' -
Avec le patron de l'ASNL (67 ans), c'est en tout cas un personnage de poids qui s'avance dans l'arène électorale, fort de son expérience dans le monde du foot professionnel et son carnet d'adresses.
Selon L'Est républicain et RTL, il compte sur sa liste notamment Djamel Sandjak, président de la Ligue Paris-Île-de-France, et Gervais Martel, patron emblématique du club de Lens (L2) et ancien dirigeant historique dans le foot français.
M. Rousselot s'avance "avec une vision précise, il y a beaucoup de choses à faire, notamment vis-à-vis de la base". "Je veux faire ce que j'ai toujours fait dans mes entreprises, animer, fédérer, agiter", a-t-il précisé dans le quotidien régional. Une manière de se démarquer, en creux, de l'autoritarisme parfois prêté à son allié devenu rival.
M. Le Graët reste toutefois le favori: l'ancien maire de Guingamp et ex-président du club de la ville peut se vanter d'avoir remis sur les rails une institution en pleine crise à son arrivée.
Sur le plan sportif, il a créé une symbiose avec le sélectionneur Didier Deschamps et l'équipe de France a retrouvé des résultats (quart de finale du Mondial-2014, finale de l'Euro-2016) et reconquis les coeurs.
Côté finances, la FFF est sortie des déficits grâce notamment au contrat avec l'équipementier Nike, de quelque 42 millions d'euros annuels (2011-2018) porté à 50 M EUR annuels pour la période 2018-2026, soit autant que la somme record de la Fédération allemande avec Adidas.
M. Rousselot a failli vendre son club de Nancy à des investisseurs chinois, mais la cession n'a pu se faire avant la date-butoir pour la finaliser. "On a repris notre liberté", avait-il dit fin novembre.
Se séparer de l'ASNL représente "un vrai déchirement mais à la limite c'est un autre dossier. Je sais que je devrai céder mon club à un moment ou à un autre. C'est un bon prétexte. En tout cas, dès le 19 mars, je démissionnerai si je deviens président de la FFF", a-t-il précisé dans L'Est républicain.