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Le prince jordanien Ali bin Al Hussein a annoncé sa candidature à la présidence de la Fifa face au sortant Joseph Blatter, en affirmant vouloir redorer le blason de la Fédération internationale de football éclaboussée par des affaires de corruption.
Agé de 39 ans, le prince Ali, vice-président de la Fifa pour l'Asie et membre du Comité exécutif de la Confédération asiatique de football (CAF), a fait cette annonce dans un communiqué officiel et sur son compte Twitter.
"Je me porte candidat à la présidence de la Fifa parce que j'estime qu'il est temps de sortir des polémiques internes pour revenir au sport", a-t-il dit. "Cela n'a pas été une décision facile. Elle est le fruit d'une longue réflexion et de nombreuses discussions avec des collègues respectés à la Fifa".
Le prince a implicitement éreinté la gestion controversée du Suisse Joseph Blatter, candidat à 78 ans à un cinquième mandat.
Le football mondial, a dit le prince Ali, "mérite une gouvernance de classe mondiale". La Fifa doit être "une organisation de service et un modèle d'éthique" et "le message que je n'ai cessé d'entendre est qu'il est temps pour un changement", a-t-il ajouté.
Né le 23 décembre 1975 d'un troisième mariage du feu roi Hussein avec la reine Alia, morte dans un accident d'hélicoptère, le prince Ali a fait ses études aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, et occupe de multiples postes à responsabilité dans le football jordanien et asiatique.
L'élection présidentielle à la Fifa se tiendra dans le cadre du Congrès électif de Zurich (Suisse) le 29 mai 2015. Les candidats ont jusqu'au 29 janvier 2015 pour se déclarer. Blatter, 78 ans, président en exercice depuis 1998 et candidat à un cinquième mandat, fait figure d'archi-favori. Le troisième candidat, Jérôme Champagne, ex-vice secrétaire général de la Fifa, n'a aucune chance sur le papier. Si les chances de Champagne sont quasi-nulles, celles du prince Ali sont minces.
- Améliorer la Fifa -
Il a affirmé son intention de mener une campagne positive axée sur les moyens de renforcer et améliorer la Fifa.
"Les gros titres doivent porter sur le football et non sur la Fifa. La Fifa existe pour servir un sport qui unit, à travers le monde, des milliards de personnes appartenant à différentes catégories sociales, politiques et religieuses", a-t-il ajouté.
Les Européens sont hostiles à Blatter qui a reçu à Sao Paulo en juin des signaux positifs de cinq des six Confédérations (sauf l'Europe, donc) composant la Fifa (Asie; Afrique; Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes; Amérique du Sud; Océanie et Europe).
Blatter avait même été gratifié de standing ovations de la part de délégués de l'Asie et de l'Afrique, où il jouit d'une grande popularité après l'organisation en 2010 de la première Coupe du Monde sur ce continent, en Afrique du Sud. C'est là un handicap pour le prince Ali: la Confédération asiatique dont il fait partie a déjà affiché son soutien à Blatter.
Le prince Ali aura-t-il le soutien des Européens (54 Fédérations sur les 209 affiliées à la Fifa) ? "Je connais bien le Prince Ali. Il a toute la légitimité pour occuper les plus hautes responsabilités. Nous allons maintenant attendre ses propositions et son programme pour l'avenir du football", a commenté Michel Platini , président de l'UEFA, dans un communiqué transmis à l'AFP.
- Dans un fauteuil -
Seul en mesure de menacer Blatter, Platini avait annoncé en août qu'il ne briguerait pas le poste suprême, préférant se représenter pour un troisième mandat à la tête de l'UEFA.
"Ce n'est pas le moment, ce n'est pas mon heure, pas encore", avait-il dit.
Si Blatter se dirige en théorie vers un cinquième mandat dans un fauteuil, l'exercice du pouvoir ne sera pas de tout repos. Les dossiers des conditions d'attribution du Mondial-2018 à la Russie et du tournoi 2022 au Qatar planent sur sa présidence et ne sont toujours pas réglés.
Une enquête interne sur l'attribution du Mondial-2022 a été ouverte et Michael Garcia, ex-procureur fédéral de New-York, a rédigé un rapport qu'il a livré le 5 septembre à la chambre de jugement du comité d'éthique de la Fifa.
In fine, il devait justement revenir à Garcia, président de la chambre d'instruction du comité d'éthique de la Fifa, de demander d'éventuelles poursuites mais il a démissionné de son poste en décembre en dénonçant des manques de transparence de la part de l'instance.
M. Blatter a promis que le rapport Garcia serait publié "sous une forme appropriée", ce qui laisse supposer que la Fifa ne publiera pas l'intégralité du document, au grand dam de son rédacteur.