Happy Birthday : |
Le président de l'UEFA Michel Platini mouille le maillot pour l'arbitrage à cinq, en déficit d'image auprès des supporters et médias mais plus performant pour l'ancienne star de la Juventus qu'une technologie qui ne dit "pas toujours la vérité".
"C'est notre devoir de communiquer, de montrer que c'est un bon système", a dit M. Platini mercredi avant la finale d'Europa League Benfica-FC Séville au Juventus Stadium.
"Le système n'est pas parfait, car derrière l'arbitre il y a l'homme, mais presque", a-t-il ajouté.
L'apport des deux arbitres supplémentaires dans la surface est "difficile à comprendre pour le public, qui les voit immobiles, mais en fait ils se parlent beaucoup entre eux", a insisté le président de l'Uefa.
Platini a souligné que les consignes du Board (organe garant des lois du jeu) demandant aux arbitres de surfaces de ne pas bouger n'aidaient pas le public à mesurer leur apport.
- "Quand ce n'est pas une idée de la Fifa..." -
"Quand ce n'est pas une idée de la Fifa c'est toujours plus difficile", a-t-il commenté, rappelant sa "fierté d'avoir déjà changé des règles: l'interdiction de la passe en retrait au gardien ou le rouge pour faute en position de dernier défenseur".
Selon le directeur de l'arbitrage de l'Uefa, Pierluigi Collina, les supporters "ne savent pas comment ça marche, et on entend souvent des commentateurs à la télévision dire: +Ils ne servent à rien, ils restent juste derrière la ligne+. Mais en réalité ils servent énormément."
Collina a diffusé des vidéos d'actions litigieuses avec l'enregistrement des conversations entre arbitres pour appuyer sa démonstration. On entend l'arbitre de surface crier: "Penalty! Penalty! Penalty!" ou "Nothing (rien)! Nothing! Nothing!" et expliquer ensuite ce qu'il a vu à l'arbitre central.
"Déjà 35 fédérations utilisent les arbitres additionnels", a rappelé Collina, qui "ne comprend pas que l'Angleterre n'ait pas adopté ce système".
Collina estime que la technologie sur la ligne de but, validée par la Fifa, "pouvait aider les arbitres à déterminer si le ballon a ou non franchi la ligne, mais c'est son seul apport, alors que l'arbitre additionnel peut remplir bien d'autres missions car il offre un second angle de vue".
- Exclusion temporaire -
"OK pour la ligne de but, mais stop, a commenté Platini. Après on va créer la technologie du hors-jeu, puis la technologie de la surface de réparation, etc. Pour moi c'est la fin de foot."
Le président a martelé sa "conviction": "je ne crois pas en la technologie, je ne crois pas qu'elle dit toujours la vérité, je crois en l'arbitrage humain."
Lors de cette présentation des bienfaits de l'arbitrage à cinq, Collina a également annoncé que l'Uefa allait proposer à l'Ifab (International football association board, nom complet du Board), l'exclusion temporaire du joueur fautif "tant que le joueur blessé n'est pas revenu en jeu" ou n'a pas été remplacé.
Le système actuel "est injuste", a ajouté le chef des arbitres européens. "Le joueur qui a commis la faute est averti mais reste sur le terrain et l'autre équipe se retrouve un instant à dix, cela donne un avantage au fautif".
Enfin l'Uefa ne baisse pas les bras au sujet de la "triple-peine" et compte refaire une demande pour changer cette règle.
"Exclusion, penalty et suspension, c'est un peu trop", a commenté Collina.
L'Uefa pourrait reformuler sa demande (une précédente requête de l'Uefa a été rejetée le 1er mars par le Board) en distinguant "carton jaune et penalty pour une faute en cas de +claire occasion de but+, qui est restaurée par le penalty, et rouge et penalty pour une main sur la ligne. Là, c'est différent car c'est un but qui est sauvé, et non une occasion de but". Mais la question ne sera pas réexaminée avant 2015.