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© AFP/Yannick GRAZIANI
La pelouse de Bastia détériorée par un champignon, lors du match entre le SCB et Guingamp, le 24 septembre 2016
Une pression mise sur les présidents de clubs, des réunions annoncées avec des agronomes, et, s'il le faut même, des sanctions financières dès la saison prochaine: la Ligue de football professionnel a lancé les grandes man?uvres pour résoudre le problème des pelouses de Ligue 1 infectées par un champignon.
Le triste spectacle de la 7e journée ce week-end aura été de trop aux yeux de Didier Quillot. Le directeur général de la LFP a décidé lundi de montrer que l'instance prenait à la racine le problème de la détérioration des pelouses de plusieurs stades.
"Pour cette dernière journée, trois pelouses, celles de Bastia, Bordeaux et Montpellier, n'étaient pas de la qualité nécessaire pour produire le spectacle que l'on veut produire en L1", a-t-il constaté, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Et d'annoncer dans la foulée quatre initiatives prises par l'instance pour tenter de vite éradiquer le problème.
La première d'entre-elles n'a été évoquée qu'en dernier, mais nul doute qu'elle devrait agir comme une épée de Damoclès, puisque M. Quillot a affirmé que la Ligue n'excluait pas "d?établir des sanctions financières" en cas de pelouses insuffisantes la saison prochaine.
Cette idée a émergé du dernier bureau du Conseil d'administration, au cours duquel "nous avons décidé de modifier le critère pelouse dans les barèmes de la licence club", a-t-il précisé.
- 'persuasion, avant la contrainte' -
"D'abord la persuasion, avant la contrainte. Rien n'a été décidé" a cependant tenu à pondérer M. Quillot, affirmant n'avoir "aucun doute concernant le consensus chez nos patrons de clubs sur la nécessité d'avoir une bonne pelouse".
Ce qui ne l'a pas empêché de mettre face à leurs responsabilités trois d'entre-eux, MM Pierre-Marie Geromini (Bastia), Jean-Louis Triaud (Bordeaux) et Laurent Nicollin (Montpellier). "J'ai écrit aux trois présidents de clubs concernés, en leur demandant de proposer une solution rapide, en discutant avec le propriétaire du stade, quand ils ne le sont pas eux-mêmes. On veut de leur part un plan d'action rapide", a-t-il expliqué.
Enfin, M. Quillot a ensuite annoncé deux rendez-vous. D'abord une commission dite "surface de jeu", qui se tiendra mercredi à la Ligue et doit rassembler "trois ingénieurs agronomes et des représentants de chaque club, afin de travailler à un traitement fongicide pour lutter contre le pythium", le champignon qui détériore les pelouses.
Ensuite, un séminaire aura lieu le 6 octobre au Parc OL à Lyon, avec tous les référents pelouse des clubs de L1 et de L2, pour aborder la question de "la gestion climatique d'une surface de jeu". L'apparition du pythium est en effet "due à l'addition d'une forte chaleur à l'humidité", selon les ingénieurs agronomes consultés par la Ligue.
- prolifération 'par les chaussures' -
© AFP/ROMAIN LAFABREGUE
Un joueur de rugby désinfecte ses chaussures avant le match du Top 14 Lyon-Toulouse, le 17 septembre 2016
"L'attaque de ce champignon, qui n'a rien à voir" avec les problèmes rencontrés sur les pelouses durant l'Euro, "prolifère par les chaussures" a précisé M. Quillot, s'appuyant toujours sur ces mêmes experts.
A Bastia comme à Bordeaux, les jardiniers s'activent pourtant.
En Corse l'entreprise en charge de la pelouse d'Armand-Cesari a immédiatement traité le gazon et replanté de nouvelles pousses. Mais deux rencontres en trois jours, avec un violent orage lors de la première, ont anéanti le travail effectué. Depuis dimanche, de gros travaux sont entrepris, la prochaine rencontre n'étant prévue que le 15 octobre.
A Bordeaux, des graines ont été semées, comme cela avait été fait entre le 28 août (Nantes) et le 16 septembre (Angers). Sans effet à l'époque. Le prochain match au Matmut Atlantique n'est prévu que le 22 octobre (Nancy), cela laisse quatre semaines pour le traitement et le réensemencement.
Pour l'heure, l'option de changer la pelouse comme cela été fait à Toulouse, n'est pas d'actualité à l'autre bout de la Garonne. Cette décision radicale a été prise par la communauté d'agglomération de Toulouse en charge de la gestion de l'enceinte, en prévision du face au PSG, qui a eu lieu vendredi soir. Le coût global de l'opération s'est élevé à 460.000 euros. Et M. Quillot a salué "l'excellent état" de la pelouse du Stadium.