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© AFP/Geoffroy Van der Hasselt
Les fans du PSG fêtent le titre de champion de France 2016, le 13 mars au Trocadéro à Paris
Un cadre du Paris SG, Blaise Matuidi , déclarant avoir "besoin" des Ultras, un président qui dit vouloir "plus d'ambiance" et une réunion annoncée par un collectif militant pour le retour de certains supporters: le club de la capitale est-il en train de renouer avec ses aficionados les plus chauds, évincés du Parc des Princes à la suite du plan Leproux?
. Relations longtemps polaires
"Ce n'est pas parce qu'il y a une ouverture de discussions que (le retour au Parc, ndlr) sera fait demain", prévient le président du Collectif Ultras Paris (CUP), Romain, interrogé par l'AFP. Il ne souhaite pas donner son nom de famille pour des raisons professionnelles.
N'empêche: le collectif, qui rassemble plusieurs groupes de supporters du Paris SG "dit contestataires" et/ou "issus du Virage Auteuil", a annoncé le 12 septembre un rendez-vous avec des dirigeants du PSG. Il serait programmé "dans les deux semaines qui arrivent", selon Romain - le PSG n'avait pas répondu en fin d'après-midi mardi - et a des allures de rapprochement amorcé entre un club et des supporters "Ultras" qui ont longtemps entretenu des relations polaires.
Après la mort, en 2010, d'un membre de la tribune Boulogne à l'issue d'affrontements avec d'autres supporters parisiens, le plan Leproux (du nom d'un ancien président du club) réorganisant les tribunes du Parc des Princes avait été mis en place par le PSG et les groupes de supporters avaient été dissous.
. 'Besoin de plus d'ambiance'
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Les supporters du PSG à Stamford Bridge avant le match contre Chelsea, le 9 mars 2016
Mais le Paris SG a depuis été racheté par le Qatar, à l'été 2011, et son nouveau président, Nasser al-Khelaïfi, a à plusieurs reprises déclaré que son équipe avait "besoin de plus d'ambiance dans le stade". Les associations militant pour la présence d'Ultras au Parc des Princes veulent y voir "la volonté" d'offrir "aux plus passionnés de supporter le PSG comme il se doit", selon les termes employés dans un communiqué du CUP.
Du coup, ce collectif qui revendique 1500 adhérents multiplie depuis plusieurs mois les actions pour montrer son attachement au PSG: en juillet, il a réservé un accueil tout en fumigènes et chants au nouvel entraîneur Unai Emery et à la recrue star, Hatem Ben Arfa , devant le Parc des Princes. Lesquels sont sortis saluer brièvement les supporters, en compagnie de Nasser al-Khelaïfi et de Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué du PSG.
Il a ensuite organisé des "contre-parcages" (rassemblements de supporters de l'équipe en déplacement hors de l'emplacement prévu pour les recevoir, ndlr) maîtrisés et en "relation avec les autorités locales", selon Romain, à Monaco (3e journée de Ligue 1) et à Caen vendredi. Verdict du commissariat de police central de Caen, cité dans le quotidien La Manche Libre: "ils se sont comportés comme des anges".
"On est vachement attentif à la ligne de conduite, on fait signer une charte à nos nouveaux adhérents, on ne veut ni discrimination, ni violence, ni politique", assure Romain à l'AFP. "La discipline, c'est la discipline, on ne veut pas de problèmes".
. 'Vraie fausse bonne idée'
Le CUP a enfin partagé sur ses comptes Twitter et Facebook une vidéo du milieu Blaise Matuidi déclarant: "il faut que vous reveniez, on vous attend! J'espère que vous allez revenir au Parc car c'est vrai que, sans vous, c'est difficile au Parc. On a besoin de vous, on sera avec vous!"
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Les supporters du PSG encouragent leur équipe face à Arsenal en Ligue des champions au Parc des Prices, le 13 septembre 2016
L'éventuel retour des Ultras au Parc est toutefois loin de faire l'unanimité. Dans le quotidien L'Equipe, le responsable de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), Antoine Boutonnet, avait jugé en juin qu'il s'agissait d'"une vraie fausse bonne idée". "Personne ne comprendrait que le club revienne en arrière après avoir solutionné ce grave problème. Il faut arrêter avec les énièmes chances données."
"Qu'est-ce qu'on va regretter le passé?", a abondé le champion du monde 98 Christophe Dugarry sur RMC Sport. "Il y a eu des morts! Le plus important, c'est d'être en sécurité", a-t-il déclaré, ajoutant que "les supporters sont les bienvenus dans les règles et la sécurité. Moi je veux que mes enfants aillent au stade et reviennent tranquillement."