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© AFP/PAU BARRENA
Les joueurs du PSG, pétrifiés, après le 5e but inscrit par Neymar pour Barcelone en Ligue des champions, le 8 mars 2017 au Camp Nou
Le foot, ça se joue aussi dans les têtes. Le PSG a été ridiculisé sur le plan psychologique par un Barça qui, lui, s'est nourri de la foi en un miracle inédit. Eclairage des experts.
"La pression, la peur ou (à l'inverse) le trop de confiance peuvent être des éléments psychologiques qui nuisent à la performance", confirme à l'AFP Meriem Salmi, psychologue auprès de nombreux sportifs de haut niveau.
Autant de sentiments à la fois palpables dans le groupe du PSG et inévitables après la démonstration de force réussie au match aller remporté 4-0 au Parc des Princes. Comme Angel Di Maria, qui après le but d' Edinson Cavani , intime, doigt sur la bouche, l'ordre au Camp Nou de se taire... Trop confiant, Di Maria oubliera Cavani un peu plus tard: une occasion manquée qui pèse lourd.
Puis vint l'anxiété. "C'est la peur qui est à l'origine de tout. La peur lorsque l'on se rend compte que +Oui, finalement, l'impensable est possible+", précise à l'AFP Grégoire Bosselut, psychologue du sport et spécialiste de la cohésion et de la dynamique des équipes de sports collectifs.
La possibilité de l'impensable s'est, mercredi, imposée relativement vite aux Parisiens, menés au score dès la 3e minute sur une bourde de leur gardien Kevin Trapp, puis dont l'avance a été grignotée tout au long de la première mi-temps, achevée avec un avantage bien entamé (2-0). L'amorce d'un scénario catastrophe trop mal préparé et pourtant inéluctable.
"Avaient-ils anticipé ce scénario?", s'interroge Grégoire Bosselut. "Dans ce genre de situation, il faut travailler sur +Et si ça se passe ainsi, qu'est-ce que l'on fait?+ Il y a des entraîneurs qui travaillent précisément sur le money time, les dernières minutes d'un match. Par exemple en ciblant les joueurs dont l'entrée va permettre de tenir le groupe jusqu'à la fin."
- Les sportifs adorent avoir le dos au mur -
Tenir le groupe. C'est là également l'un des ressorts de la résistance à toute sorte de "remontada": "C'est compliqué de tenir en défense pendant 90 minutes quand on n'a pas de grand leader charismatique pour mobiliser ses troupes", reprend-il. Mercredi, la transparence d'un Thiago Silva, capitaine et défenseur fantomatique, n'a eu d'égale que la nervosité du coach, Unai Emery, dont les qualités de meneur d'hommes n'ont pas sauté aux yeux.
"On arrive à gérer le stress jusqu'au moment de l'épuisement. L'énergie que l'on utilise à contenir le stress, on ne la met pas à jouer", reprend le psychologue. "Si en plus on voit que l'entraîneur est nerveux... Emery est un bon technicien. Est-ce que c'est un meneur d'hommes?"
© AFP/Vincent LEFAI, Paz PIZARRO
Le PSG en Ligue des Champions
Défaits, démolis, désemparés moins de 7 minutes, les Parisiens ont psychologiquement sombré alors que les Catalans parvenaient à une sorte de chef d'oeuvre mental, animés --à partir de la 88e minute et du coup franc de Neymar signant à 4-1 le véritable début de la remontée-- d'une confiance indestructible et créatrice.
"Il ne faut pas oublier qu'une fois passé l'état de choc du match aller, la possibilité de réaliser ce genre d'exploit", inenvisageable au regard des statistiques, "est l'une des motivations préférées des sportifs de haut niveau", reprend Meriem Salmi. "Ils sont capables dans ces moments de se transcender pour aller chercher le meilleur et l'entraîneur est l'une des personnes centrales de cette alchimie". Luis Enrique, 6 - Unai Emery, 1.