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© AFP/BERTRAND LANGLOIS
L'entraîneur du PSG Unai Emery (d) donne des instructions lors du "Clasico" contre l'Olympique de Marseille au Vélodrome, le 26 février 2017
Critiqué cet automne, bousculé cet hiver, l'entraîneur basque Unai Emery connaît un début d'année 2017 qui valide ses choix, entre l'écrasante victoire de son Paris SG à Marseille dimanche (5-1) et un premier récital collectif contre le FC Barcelone (4-0) douze jours avant.
Pour son premier 'Clasico', Emery avait été tenu en échec au Parc des Princes (0-0) par un OM ultra défensif le 23 octobre. Quatre mois plus tard, son équipe a infligé à l'OM la pire défaite de son histoire (ex aequo avec un 5-1 au Parc des Princes en 1978) et fait preuve d'une impressionnante maîtrise collective.
Ce succès revient aux joueurs mais est évidemment aussi celui du coach, et à plusieurs titres. D'abord, parce que le PSG a ouvert le score sur coup de pied arrêté (par Marquinhos, dès la 6e minute) et que c'est l'une des marottes d'Emery. Son équipe se montre constamment dangereuse dans ces phases de jeu, et aurait d'ailleurs pu aggraver le calvaire marseillais sans les interventions du gardien phocéen.
Ensuite, parce que le technicien basque avait fait quelques choix forts, et qu'ils ont été payants. Il avait ainsi décidé de ménager Angel Di Maria, de retour de blessure, et Julian Draxler, qui avait mal dormi. Et de remplacer l'Allemand par le revenant Javier Pastore , seulement 11 matches cette saison désormais et dont la dernière titularisation remontait à la fin septembre.
Or l'Argentin, s'il n'a pas encore le rythme suffisant pour jouer 90 minutes, a trouvé le temps d'être deux fois décisif: une déviation d'extraterrestre offrant le deuxième but à Edinson Cavani d'abord, puis un coup du foulard à l'origine du 3e but inscrit par Lucas. Le tout en moins d'une heure.
- "c'est le coach qui décide" -
"Je jouais toujours avec une petite douleur, mais je me suis senti bien, le coach a été intelligent de m'enlever avant la fin, on va voir si je peux jouer plus souvent pour améliorer le rythme, mais c'est le coach qui décide", décrypte Pastore.
Emery décide, oui, et cela porte de plus en plus souvent ses fruits. Contre Barcelone déjà, il avait accordé sa confiance au novice Presnel Kimpembe pour pallier le forfait de dernière minute de Thiago Silva, et le "titi" formé au club s'en était sorti comme un chef.
L'Espagnol avait aussi préféré Di Maria, en difficulté en première partie de saison, à Lucas ce soir de Saint-Valentin, et cette décision forte avait également été couronnée de succès. Enfin, son coaching est souvent gagnant puisque dimanche, Draxler a marqué sur l'un de ses tous premiers ballons après avoir remplacé Pastore.
Bref, l'ex-coach de Séville, très contesté cet hiver, est en train de démontrer qu'il n'a pas gagné par hasard trois titres en Europa League d'affilée, et qu'il a les qualités requises pour le job dans un club beaucoup plus exposé.
- "chercher le chemin" -
Emery sait aussi qu'il ne faut pas se contenter de ces deux coups de tonnerre. Car malgré la rouste infligée à l'OM, son PSG compte encore trois longueurs de retard sur le leader du championnat, Monaco, à 11 journées de la fin du championnat.
"Pour notre objectif de gagner le championnat, la progression dans le jeu est bonne mais pas suffisante", observe-t-il d'ailleurs. "Tous les matches sont différents, gagner ici avec ce résultat c'est bon pour la confiance, mais nous avons fait un bon match contre Barcelone et ensuite un match nul contre Toulouse (0-0)" le week-end précédent.
Pour achever de convaincre, il faudra bien négocier le huitième de finale retour contre Barcelone, le 8 mars au Camp Nou, dépasser Monaco en L1 et bien figurer dans les Coupes nationales. Il y a Niort en huitièmes de finale de Coupe de France cette semaine et Monaco en finale de Coupe de la Ligue le 1er avril.
"Nous avons encore besoin d'améliorer des choses, maintenant il faut chercher le chemin pour surmonter les équipes qui jouent avec une défense plus bas", analyse avec recul Emery. Et de conclure, lucide: "nous sommes bien mais nous ne sommes que 2e". Et pas encore en finale de C1, objectif ultime du club.