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© AFP/PHILIPPE DESMAZES
L'attaquant du PSG Edinson Cavani
(c) buteur face à Saint-Etienne à Geoffroy Guichard, le 14 mai 2017
Un doublé contre Caen samedi (21h00) et Edinson Cavani dépassera son ancien équipier, Zlatan Ibrahimovic , auteur de 50 buts en 51 matches en 2015-16. Une sacrée revanche pour l'Uruguayen, longtemps empêché d'évoluer en pointe par l'envahissant Suédois.
Le "Matador", 49 buts en 48 matches toutes compétitions confondues, a encore deux rencontres pour laisser son empreinte. Il y a d'abord Caen, à la lutte pour se maintenir en L1 mais aussi 3e plus mauvaise défense du championnat. Il y aura ensuite la finale de la Coupe de France le 27 mai prochain contre Angers. Sauf que les hommes de Stéphane Moulin sont bien plus solides défensivement que les Normands.
Lundi, "Edi" a déjà été élu meilleur joueur de L1 par l'UNFP (syndicat des pros), succédant ainsi au palmarès à... "Ibra". Alors, effacer des tablettes le colosse au catogan, c'est une quête personnelle? Une obsession?
En recevant son prix, l'Uruguayen de 30 ans a affirmé qu'il ne "pense pas à ça" mais à "gagner ensemble, pour l'équipe". Pourtant cette marque des 51 buts aurait une saveur particulière pour celui qui a longtemps évolué dans l'ombre de "Zlatan".
Malgré sa volonté d'évoluer en pointe, son vrai poste depuis les débuts de sa carrière, il s'est heurté à l'intransigeance de son ancien entraîneur Laurent Blanc et à la place prise par le charismatique "Ibra" dans le vestiaire: pas question de déboulonner des avant-postes le géant nordique avant qu'il ne parte, l'été dernier, planter des buts en Premier League avec Manchester United.
- "La faim pour grandir" -
Exilé sur un côté, Cavani était alors moqué pour sa conduite de balle parfois hésitante, ses mauvaises inspirations, ses occasions vendangées. Ce, malgré des statistiques plus qu'honnêtes pour un joueur de couloir (25, 31 puis 25 buts lors de ses trois précédentes saisons parisiennes).
Une fois repositionné là où il est l'un des meilleurs du monde, à la réception des passes et centres dans la surface de réparation, le natif de Salto (comme le Barcelonais Luis Suarez ) a retrouvé la confiance et fait taire toutes les critiques. Au milieu d'une saison chaotique pour le Paris SG, dépossédé de sa couronne de champion de France, humilié en Ligue des champions par Barcelone (4-0, 1-6), lui fut l'un des rares au niveau attendu.
"Quand je suis arrivé ici, le club m'a dit que la confiance de Cavani comme attaquant était un objectif. Les premiers mois n'ont pas été faciles pour lui", a expliqué son entraîneur Unai Emery vendredi. "Il a travaillé dur toute la saison. Toute la confiance que lui a donnée le club, il a travaillé pour redonner au club ces statistiques individuelles. Ses 49 buts sont importants d'abord pour l'équipe, puis pour lui."
Car il y a le nombre de buts, bien sûr, mais aussi leur importance. Contrairement à "Ibra", accusé de disparaître dans les grands matches, Cavani ne s'asphyxie pas dans les sommets continentaux. Il a marqué à l'aller et au retour contre Barcelone en huitièmes. Et, même éliminé à ce stade de la Ligue des champions, il devrait terminer sur le podium des meilleurs réalisateurs, derrière Lionel Messi et Cristiano Ronaldo , mais ex aequo avec le Munichois Robert Lewandowski (8).
"C'est un joueur qui a la faim pour grandir plus", a encore estimé Emery. Et s'il dépasse dès cet été Ibrahimovic et qu'il fait encore plus fort l'année suivante, le PSG aura vraiment bien fait de le prolonger en avril jusqu'en juin 2020.