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Marseille-PSG, c'est aussi une histoire de bancs: Marcelo Bielsa et Laurent Blanc , entraîneurs les plus exposés médiatiquement de Ligue 1, ont chacun connu une saison à haute de dose de pression, leur management et les questions sur leur avenir rythmant l'actualité.
. Management: Blanc a durci le ton, Bielsa adouci
L'hiver a marqué un tournant pour les deux techniciens. Champion d'automne en étouffant ses adversaires, l'OM, à partir de janvier, a vu ses résultats décliner: défaites à Montpellier et Nice, nuls contre Reims ou Rennes... Surtout, le vestiaire a commencé à envoyer des signaux d'usure mentale, la faute aux entraînements intensifs et à une méthode Bielsa qui, en l'absence de résultats probants, lessive les organismes.
Depuis, comme l'a confié le défenseur olympien Rod Fanni au journal Le Parisien, "Bielsa a mis de l'eau dans son maté". Après une invraisemblable défaite contre Caen au Vélodrome (3-2), alors que Marseille menait 2-0, staff et joueurs se sont réunis pour se dire les choses. Bielsa a ensuite reconnu avoir "fait des concessions qui ont affaibli (sa) manière de faire les choses", pour relâcher la pression qui commençait visiblement à devenir pesante dans la cocotte-minute marseillaise.
Pour Blanc, la bascule s'est produite lors du stage hivernal au Maroc. Alors qu'il venait d'annoncer à la presse "la fin de certains passe-droits", Edinson Cavani et Ezequiel Lavezzi manquaient la reprise de l'entraînement en informant leur club, comme si de rien n'était, qu'ils avaient décidé de prolonger leurs vacances...
Comment allait réagir le coach dans un club où le président Nasser Al-Khelaïfi est réputé proche des joueurs ? Blanc a su être ferme, privant l'Uruguayen (transfert record en France pour 64 millions d'euros) et l'Argentin des trois premiers matches de 2015, toutes compétitions confondues. Le coach, qui a su gagner l'appui de son président dans cette gestion de crise interne, est sorti vainqueur et grandi de cet épisode.
. Avenir: "Bielsa, no se va", Blanc et le bilan
"Bielsa, no se va" ("Bielsa ne part pas"): depuis quelques semaines, les supporteurs marseillais ont ressuscité le chant de leurs homologues chiliens, qui demandaient en 2010 à l'Argentin, alors à la tête de leur sélection nationale, de ne pas s'en aller.
"El Loco" reste acclamé par le Vélodrome à chaque match, et s'est même vu rebaptisé "San Marcelo de Marseille" sur certaines affiches. Son football offensif, son intransigeance et sa capacité de travail lui permettent de jouir d'une belle cote de popularité à Marseille, qui réclame presque unanimement - le président Vincent Labrune compris - une pige d'un an supplémentaire au club.
Lui n'a pas donné d'indices, garde le cap dans ses interventions publiques (le jeu, le mérite aux joueurs, ses responsabilités en cas de défaite...) et persiste à ne se focaliser que sur le match à venir.
Blanc, qui aura 50 ans le 19 novembre, a déjà vécu tant de choses comme joueur (champion du monde en 1998, entre autres) et comme coach (Bordeaux, sélectionneur de l'équipe de France, le PSG) qu'il sait forcément qu'il sera jugé sur son bilan en fin de saison.
Contractuellement, l'ancien défenseur central est en poste jusqu'au printemps 2016. Mais dans un club repris par les Qataris au printemps 2011, qui ont dépensé presque un demi-milliard d'euros en transferts depuis cette date, les trophées comptent.
Pour l'heure, "Le Président" remplit tous les objectifs de son deuxième mandat, puisque la formation de la capitale est encore engagée sur quatre tableaux: demi-finale de Coupe de France, finale de la Coupe de la Ligue, quart de finale de Ligue des champions et place de leader de L1.
Le succès parisien contre Chelsea et José Mourinho a en outre contribué à faire taire les critiques sur l'envergure de Blanc en tant que technicien.
Mais l'avenir du Cévenol dépendra en grande partie de la fin de sa saison, qui n'aura pas la même tonalité si elle se termine le 23 mai au Parc des Princes, dernière journée de L1, le 30 mai au Stade de France, jour de la finale de la Coupe de France, ou le 6 juin, jour de la finale de la Ligue des champions à Berlin.