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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Des individus encapuchonnés tentent de s'approcher de la tribune présidentielle à La Beaujoire, à Nantes le 5 novembre 2016
Des supporteurs mécontents du FC Nantes ont approché de la loge présidentielle où se trouvait Waldemar et Franck Kita, le propriétaire et son fils directeur général, entraînant une intervention des forces de l'ordre samedi au Stade de la Beaujoire, a constaté l'AFP.
A quelques minutes de la fin du match contre Toulouse (1-1), marqué déjà par des slogans hostiles à la direction du club, des supporteurs, venus d'un virage, ont contourné le dispositif de sécurité, et tenté de s'approcher des dirigeants du club.
Immédiatement, des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) ont mis le président et sa famille en sécurité dans le salon présidentiel, au rez-de-chaussé du stade.
Des CRS sont également intervenus en tribunes pour repousser à coups de matraques quelques dizaines d'individus cachés sous leurs capuches, alors que des spectateurs paisibles quittaient leurs sièges pour se mettre à l'abri près des barrière au bord de la pelouse.
"Il y avait une espèce de foule qui arrivait de tous les côtés et puis la police et les CRS qui sont arrivés. Comme ils m'ont insultés pendant 90 minutes, c'est sûr qu'ils voulaient la peau de la direction", a raconté Waldemar Kita à la presse après le match.
Sans vouloir désigner nommément la Tribune Loire, il a néanmoins clairement laissé entendre que les assaillants venaient de ce virage.
"On sait qui c'est, on ne réagit pas depuis des années (...) Vous savez très bien qu'il y a dix ans, la première année que je suis venu, le kop est venu m'insulter +sale polak, dégage d'ici+", a déclaré l'homme d'affaires d'origine polonaise.
"C'est pas un truc qui va me décourager", a-t-il cependant assuré.
"Est-ce que je suis en panique ? Est-ce que je tremble ? Est-ce que je fuis ? Pas du tout ! Sincèrement, je ne suis pas du tout marqué, je suis surpris par rapport à ces réactions-là. Moi ce qui me fait le plus peur, c'est par rapport à ma famille", a encore poursuivi le dirigeant.
"Je ne comprends pas très bien ce qu'on veut. Je ne sais pas comment réagir, quoi vous dire (...) C'est vrai qu'on n'a pas forcément de bons résultats, mais je ne joue pas au football, je ne suis pas l'entraîneur, et comme vous avez remarqué depuis plusieurs mois, je viens de moins en moins, justement pour les laisser travailler, puisqu'on me reprochait beaucoup de fois que je me mêlais trop de tout ce qui est l'équipe", a encore souligné M. Kita.
L'entraîneur nantais René Girard a également déploré ces incidents en conférence de presse.
"Ce n'est pas le football ça. Il y a des enfants dans les tribunes... Même s'il n'y a rien de méchant, j'ai vu un papa avec sa petite toute en pleurs en bas du terrain, ce n'est pas des choses qu'on veut voir. Il y a quand même autre chose que la violence pour arriver à s'expliquer (...) On ne peut pas accepter ces choses-là", a -t-il ajouté.
Ironie du sort, ces spectateurs n'auront pas vu l'égalisation des Canaris dans les dernières secondes du match (1-1), mais ces évènements démontrent à quel point la tension est vive entre la direction du club et certains supporteurs mécontents des résultats et du jeu depuis de longs mois.
Nantes est actuellement 15e de Ligue 1 avec 12 points, avec seulement 2 points d'avance sur la zone rouge.