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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
L'entraîneur portugais de Nantes Sergio Conceiçao lors d'un match de Coupe de la Ligue contre Montpellier, le 13 décembre 2016 à La Beaujoire
"Comme les entraîneurs français me boudent, j'ai pensé que ce serait bien de choisir quelqu'un d'extérieur avec une autre culture", a expliqué Waldemar Kita pour justifier le choix de l'entraîneur Sergio Conceiçao, qui débute avec Nantes en L1, vendredi à Angers.
Vitor Pereira et Marco Silva approchés, Sergio Conceiçao finalement engagé... Kita, le président nantais, avait une idée très arrêtée sur la provenance de son nouvel entraîneur. Il est vrai qu'avec Mourinho, Villa Boas ou Jardim, les techniciens portugais ont plutôt bonne presse.
Passé un apéritif liquoreux agréable contre Montpellier en Coupe de la Ligue (3-1) mardi, l'élu a donc hérité avec le derby des Pays de la Loire d'une entrée en championnat plus sèche.
Homme à poigne, Sergio Conceiçao a été engagé pour mener une révolution culturelle tous azimuts à Nantes.
"J'ai vu tout de suite qu'il n'avait peur de personne, parce qu'il a l'expérience. C'est lui le patron, c'est lui qui va décider (...). Il aura les pleins pouvoirs, il va changer des choses, vous allez voir", a promis l'homme d'affaires franco-polonais.
Évidemment, la chantier prioritaire sera sur le terrain. Difficile de savoir exactement à quoi s'attendre, puisqu'il a décrété à son arrivée que tous les entraînements seraient à huis-clos au moins jusqu'à la trêve.
La trêve et le mercato seront le meilleur moment pour apporter de nouvelles inflexions. "C'est vrai qu'on a besoin de renfort", a-t-il admis, précisant qu'il fallait prendre des joueurs "qui vont tout de suite intégrer sans problème l'équipe".
Mardi contre les Héraultais, 72 heures après son premier contact avec les joueurs, il n'a rien bouleversé.
Son 4-4-2 classique, avec un Mariusz Stepinski qui redescendait pour équilibrer au milieu en phase défensive, a remporté une belle victoire, inscrivant trois buts pour la première fois depuis 10 mois, même si les limites défensives sont restées visibles.
Mais vu la faiblesse de l'adversaire du soir, c'est contre le SCO qu'aura lieu le premier vrai test.
- Routine chamboulée -
Les joueurs affirment déjà sentir la différence. "On a beaucoup travaillé l'organisation. On sent qu'il a regardé pas mal de vidéos. Il a une mentalité qu'on connaît peu en France", a expliqué le latéral Léo Dubois mardi.
Mais ce n'est qu'un début, car c'est une méthode de choc que Conceiçao semble vouloir imposer à Nantes.
"L'équipe en général, on va travailler beaucoup", avait-il répondu quand on lui avait demandé quel secteur était son chantier prioritaire.
"Je sens qu'on a un bon groupe. Très gentil. Mais c'est pas bon parfois, dans le foot", avait-il ajouté.
Hors du terrain, la routine des joueurs a été chamboulée, avec obligation de prendre les repas ensemble et présence à la Jonelière obligatoire au-delà des seules séances d'entraînement.
Autre nouveauté, il y aura des mises en place le matin des matches.
"C'est important pour les joueurs, pour que, quand ils arrivent sur le terrain, ce soit frais dans leur tête", a expliqué le technicien.
Une nouvelle pratique qui a donné l'occasion du premier recadrage entre Conceiçao et la direction du club.
Franck Kita, directeur général du club et fils du président, avait suggéré que la mise ne place un jour de match était peut-être de trop. "Le terrain c'est moi, les bureaux, c'est vous", lui aurait rétorqué l'entraîneur, qui a aussi interdit de présence dans les vestiaires l'un des médecins du match ou le responsable des montages vidéos.
Maxime Dupé, l'habituel remplaçant de Rémy Riou depuis deux saisons et demi, en a aussi fait les frais, puisqu'il a été sorti du groupe par Conceiçao contre Montpellier, sans raison apparente.
"Le président me paye pour faire des choix", s'est ensuite justifié le coach. Fermez le ban.