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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
L'entraîneur nantais René Girard lors de la réception de Saint-Etienne, le 21 septembre 2016 à La Beaujoire
Un entraîneur très nerveux, un début de saison raté, un président distant: voilà le cocktail nantais, relégable depuis sa défaite face à Marseille (1-2), et qui pourrait bien basculer dans une crise encore plus profonde en cas de défaite face à Bastia samedi.
La conférence de presse de jeudi, surréaliste par moments, même pour un habitué des provocations comme l'entraîneur nantais René Girard, a peut-être marqué un point de non-retour.
Les "Ça sent le sang, c'est ça ?", pour railler la forte présence médiatique à la Jonelière et "si tu téléphones à ta grand-mère, elle va te le dire" lancé à un journaliste qui posait une question sur la rumeur d'un remplacement par Rolland Courbis , resteront dans les annales jaunes et vertes.
Mais Girard s'en est aussi directement pris à sa direction, face à laquelle il a revendiqué son droit à une certaine "impatience".
"Mon impatience, tout simplement, c'était d'avoir les joueurs que je désirais et puis c'est tout. Moi ce qui m'intéresse, c'est le terrain et pouvoir faire ce que j'ai envie. Là c'est pas le cas", a-t-il détaillé ensuite.
Le recrutement de cet été continue d'empoisonner les relations entre la famille Kita et le technicien, surtout avec la non-signature de Charles Nzogbia, qualifié de "très mauvaise surprise" par l'entraîneur.
- Une défaite serait catastrophique -
Le milieu de terrain, que Girard avait sélectionné chez les Espoirs et souhaitait ardemment enrôler, a été recalé en raison d'une anomalie cardiaque décelée à la visite médicale.
Autant dire que l'ambiance est délétère avant la réception de Bastia, ou tout faux-pas pourrait être fatal.
C'est "un match important. Bien sûr qu'il nous faut prendre des points, il faudrait être irresponsable pour pas le savoir", a-t-il admis.
© AFP/MEHDI FEDOUACH
La défense du FC Nantes s'incline sur un but de Diego Rolan (N.9) pour Bordeaux, le 28 août 2016 au stade Matmut
"On sait très bien qu'il y a des matches importants dans l'année et là c'est à domicile contre une équipe à notre portée, et vu notre classement, on se doit de l'emporter. On ne va pas se mentir, un match nul ou pire une défaite, ce serait catastrophique", a confirmé le joueur de couloir gauche Wilfried Moimbé, reconnaissant que le groupe peinait encore à assimiler le jeu voulu par leur entraîneur.
"Oui, il y a du travail à ce niveau-là (...) Le coach nous donne des directives, à nous, les joueurs qui sommes sur le terrain, de se mettre au diapason et de ne pas oublier les consignes tactiques", a-t-il commenté.
L'entraîneur est, lui, convaincu d'avoir le soutien de "l'équipe (qui) n'a pas donné de symptômes de relâchement ou de lâchage", malgré les rumeurs dans la presse sur son éventuelle éviction.
- Girard a cajolé ses attaquants -
"On voit très bien les journaux ou les réseaux sociaux parler de ça, mais de toute manière on se battra jusqu'au bout pour lui", a confirmé Moimbé.
Tristes 18e de L1, avec 5 points en 7 matches, les Nantais vont devoir le prouver dès samedi contre un Bastia 10e avec le double de points.
Une victoire passera avant tout par une prestation offensive plus convaincante, un point sur lequel le technicien plaide encore une fois non-coupable.
"Ça ne dure pas que depuis que je suis là. Ceux qui arrivent maintenant prennent un petit peu pour ce qui dure depuis deux ans. Ce ne sont pas des excuses, c'est un constat", a-t-il jugé.
Lors des séances d'entraînement, il a cajolé ses attaquants.
"Il faut toujours être positif. Enfoncer les gens, ce n'est jamais bien. De temps en temps ça fait du bien d'avoir un petit bisou sur le front", a-t-il justifié.
Et s'il estime que son équipe s'améliore à chaque match, il sait bien que ce n'est pas suffisant.
"Coubertin, c'est pas mon copain. L'important c'est de jouer mais de gagner aussi. Progresser c'est bien, mais il faut qu'on arrive à être efficace dans la capitalisation de points", a-t-il reconnu. Et ce, de préférence dès samedi face à Bastia.