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"Entre nous, il y a de la solidarité, les relations sont fantastiques", a assuré l'entraîneur José Mourinho, qui dément que ses joueurs soient ligués contre lui et pense rester à son poste malgré les mauvais résultats actuels de Chelsea.
Le Portugais aux discours volontiers provocateurs n'a pas peur du paradoxe: la crise que Chelsea traverse est selon lui "la preuve (qu'il est) bon", a-t-il assuré en conférence de presse à la veille d'un match crucial, la réception du Dynamo Kiev en Ligue des champions.
Q: Avez-vous pu vous entretenir avec le propriétaire (Roman Abramovitch, ndlr) depuis la défaite à Liverpool? Combien de temps pensez-vous tenir à ce rythme?
R: "Je n'ai pas à vous répondre. J'ai quatre ans de contrat, donc, dans le cas présent, il me reste trois ans et sept mois. Ou quelque chose comme ça."
Q: Comment vivez-vous personnellement cette crise?
R: "Tout ça, c'est nouveau pour moi. C'est la preuve que je suis bon. Je n'ai jamais rencontré ça avant. Si c'était grâce aux mauvais résultats qu'on devient un meilleur entraîneur, alors, après 15 ans, je serais toujours un très mauvais entraîneur. Hier, un ami m'a envoyé des déclarations que j'ai faites en conférence de presse après le titre en C1 en mai 2004. J'avais complètement oublié ça. J'avais dit à l'époque qu'un jour j'aurais des mauvais résultats et que j'y ferais face avec la même honnêteté et dignité que face à un sacre européen. J'ai dit ça juste après avoir gagné la Ligue des champions avec Porto. En mai 2004. Donc, 11 ans plus tard, j'ai résisté à la nature de mon métier et à celle du football. Cela fait 11 ans que j'attendais ça. Cela a pris du temps, mais cela survient à un moment où je me sens assez fort et équilibré pour y faire face."
Q: Pensez-vous toujours être soutenu par votre effectif?
R: "C'est une accusation très triste. Vous accusez les joueurs de faire preuve d'un manque d'honnêteté. Si je faisais cela avec vous, vous seriez mécontents et vous me traineriez en justice probablement. Les joueurs donnent chaque minute tout ce qu'ils ont, à chaque entraînement. Entre nous, il y a de la solidarité, les relations personnelles sont fantastiques et très professionnelles. Ils s'entraînent toujours à la limite et toujours avec le désir de gagner le prochain match. Je suis prêt à tout pour mes joueurs et cela ne va pas changer."
Q: Savez-vous comment Chelsea est tombé si bas?
R: "Je sais pourquoi mais je ne peux pas vous le dire, car cela prendrait trop de temps à expliquer. C'est un ensemble de choses. Il y a même certains facteurs que je ne peux pas, et je ne veux pas non plus, tenter d'influer. Mais oui, je sais. Tout est uniquement lié au football. On n'a pas l'intention de mettre ça sur le compte d'un quelconque problème social ou politique à un coin de la planète."
Q: Sur quoi pouvez-vous vous inspirer pour quitter cette mauvaise passe?
R: "Quand vous atteignez mon niveau, vous ne pouvez apprendre que de vous-même, à partir de votre propre expérience. Chaque jour, j'essaye de m'améliorer, d'analyser le moindre petit détail de mon travail, de préparer mes séances, d'observer mes matches et étudier ceux à venir. Pas uniquement à cause de cette situation."
Q: Pour revenir sur le match contre Kiev, la situation est-elle compromise?
R: "Je pense que Chelsea va finir premier de son groupe. Je suis complètement persuadé que l'on va se qualifier. La vérité, c'est que l'on n'a même pas besoin de gagner ce match car, ensuite, avec un nul et deux victoires on sera qualifié."
Q: Pensez-vous que votre situation serait plus agréable si vous aviez adopté un comportement plus digne?
R: "Là, ma façon de vous montrer ma dignité, c'est de ne pas vous répondre."
Propos recueillis en conférence de presse