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© AFP/LOIC VENANCE
Incidents entre des supporters et la police avant un PSG-OM, le 28 février 2010 au Parc des Princes
Romain Lafon, accusé d'avoir mortellement frappé le supporter du PSG Yann Lorence en 2010, a déclaré mardi, à la cour d'assises de Paris, qu'"à aucun moment", il n'a "participé à ce lynchage de lâches".
Grièvement blessé après une bagarre entre supporters parisiens aux abords du Parc des Princes le 28 février 2010, Yann Lorence, 37 ans, était mort après deux semaines de coma.
Des policiers affirment que Romain Lafon s'était vanté d'avoir sauté à pieds joints sur la tête de la victime et qu'il avait mimé la scène.
"Je n'ai jamais vu personne sauter à pieds joints sur quiconque", s'est défendu Romain Lafon, expliquant qu'il avait "déduit" que la victime s'était fait piétiner.
Le soir des faits, il s'était approché de l'attroupement autour d'un homme gisant au sol, désireux de savoir s'il était ou non de sa tribune. Il s'était alors rué vers un homme, qui s'avérait être un policier des renseignements généraux. "Qu'est-ce que tu fous avec ce facho?" lui avait-il alors demandé, reconnaissant alors à la fois la victime et le fonctionnaire de police.
Les policiers l'avaient décrit en train de se faire congratuler par des camarades, mais selon lui, c'était sans rapport avec ce qui était arrivé à la victime. "J'étais content d'être resté debout bien sûr."
S'exprimant avec vigueur au point de se faire reprendre à plusieurs reprises par le président, "quatre jours que je me tue à entendre des sacrées âneries sur moi", il a expliqué qu'il n'a "jamais lynché personne", qu'il avait son "code d'honneur: "Quand je me bats, le mec tombe, je passe au suivant. Je suis un homme, je suis pas un lâche."
"Je suis sincèrement et profondément désolé de ce qui est arrivé à Yann", a dit Romain Lafon à la famille de la victime, à qui il a adressé ses "profondes condoléances".
Dans la matinée, l'autre accusé, Jérémi Banh a répété qu'il n'avait pas participé à l'agression et qu'il ne s'était approché du groupe de personnes entourant Yann Lorence que par "curiosité malsaine".
Le président a rappelé que, lors de sa garde à vue, puis devant le juge d'instruction, il avait reconnu "deux, trois coups" portés "aux jambes" de la victime, avant de se rétracter.
"J'ai voulu donner un peu quelque chose" aux enquêteurs dans l'espoir d'être libéré, a dit Jérémi Banh, reprochant aux policiers de l'avoir "embobiné".
L'accusé s'est tourné vers la famille de Yann Lorence, avec ces mots: "Il faut que la justice passe, je compatis, mais je n'ai agressé personne."
Le verdict est attendu mercredi.