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La Fifa doit "faire pression" sur les pays-hôtes de ses compétitions afin qu'ils respectent les droits de l'Homme, et elle doit prendre en compte ce critère pour l'attribution du Mondial-2026, estime un expert qu'elle a mandaté sur la question.
Ces préconisations figurent dans un rapport rendu public jeudi par John Ruggie, expert international sur la question des droits de l'Homme mandaté par la Fifa.
Cette dernière est attaquée par des organisations de défense des droits de l'Homme pour avoir attribué au Qatar l'organisation du Mondial-2022, car ce riche Etat du Golfe est critiqué pour des abus dont ont été victimes des migrants participant à la construction des stades.
Selon M. Ruggie, les priorités à court terme sont de prendre en considération "les risques liés aux droits de l'Homme" dans les tournois déjà programmés et d'utiliser "tous les moyens pour faire pression" sur les pays-hôtes afin qu'ils respectent les engagements de la Fifa en matière de droits de l'Homme.
En outre, la Fifa doit "finaliser l'intégration des critères des droits de l'Homme" pour l'attribution de la Coupe du monde 2026. Ce processus a été suspendu en raison du scandale de corruption qui secoue l'instance.
"La Fifa n'est pas responsable des violations des droits de l'Homme par des organisations avec lesquelles elle travaille ou par des pays qui accueillent ses compétitions. Mais ce qui est de sa responsabilité, c'est qu'elle risque d'encourir les conséquences" de ces abus en tant qu'entité organisatrice, estime l'expert.
-La corruption 'source de risques'-
La Fifa "s'engage totalement à respecter les droits de l'Homme", a réagi le président de la Fifa, Gianni Infantino dans un communiqué, soulignant qu'il s'agit "d'un processus en cours" et que "des défis demeurent".
M. Ruggie a été mandaté en décembre par la Fifa pour formuler des recommandations afin d'appliquer les principes relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme des Nations unies.
Dans son rapport, il cite le cas de la Papousie-Nouvelle-Guinée, qui accueille la prochaine Coupe du monde féminine des moins de 20 ans fin 2016.
Le pays est connu comme "l'un des pires pays en matière de violences sexuelles contre les femmes (...) C'est le genre de cas qui réclame une prise en compte accrue du critère des droits de l'Homme dans le processus d'évaluation des candidatures", juge M. Ruggie.
Il souligne aussi les risques liés à la corruption pour laquelle de nombreux anciens responsables de la Fifa sont poursuivis aux Etats-Unis.
"Le manque d'intégrité financière constitue une source fondamentale de risques d'atteinte aux droits de l'Homme", juge-t-il, rappelant les réformes adoptées en février par la Fifa pour à renforcer sa gouvernance et l'intégrité de ses membres.