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Ancien procureur fédéral, Michael J. Garcia n'en démord pas face à la Fifa et veut, comme tout au long d'une carrière passée dans l'antiterrorisme et la lutte contre la criminalité financière, faire éclater la vérité.
Nommé en juillet 2012 par Sepp Blatter pour enquêter sur les soupçons de corruption autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, Garcia a dénoncé jeudi une présentation "erronée et incomplète" de son rapport.
Ce n'est pas la première fois que celui qui fut surnommé le "shériff de Wall Street" défie la Fifa.
Fin septembre, il avait réclamé la publication intégrale de son rapport de 400 pages, rédigé après deux ans d'un travail de fourmis avec une équipe de cinq enquêteurs voyageant à travers le monde, parfois opaque, du football mondial.
Des dossiers complexes et retentissants, Garcia, 53 ans, en a instruit plus d'un, lorsqu'il occupait le poste respecté de procureur fédéral, entre 2005 et 2008, et auparavant comme adjoint du procureur général du prestigieux district sud de New York, de 1991 à 2002.
L'un de ses premiers dossiers concernait le premier attentat contre le World Trade Center à New York en 1993.
"Mon travail sur ce dossier a défini ma carrière au sein de l'administration publique", a-t-il expliqué lors de sa nomination au poste de secrétaire adjoint à l'Immigration et aux Douanes, en 2003.
Il a pourchassé à travers le monde les auteurs des attentats anti-américains de 1993, contre le destroyer USS Cole à Aden (Yemen), et de 1998 contre les ambassades au Kenya et en Tanzanie.
L'autre grand volet de la carrière de Garcia, dont la femme Liana est agent du FBI, concerne la criminalité financière dans les institutions de Wall Street.
Ce Républicain convaincu, auteur d'une thèse sur Mark Twain, a aussi fait tomber en 2008 Eliott Spitzer, alors gouverneur de New York et valeur montante du parti démocrate, convaincu d'être client d?un réseau de prostitution haut de gamme démantelé par le FBI.
Sa proximité avec l'administration Bush lui a sans doute coûté le poste de grand patron du FBI, en 2011.
Après seize années de service public, en 2008, il rejoint le cabinet Kirkland & Ellis, spécialisé dans les dossiers de lutte contre la corruption.
Alors qu'il ne connaît, de son propre aveu, rien au football, la Fifa, alors en pleine tourmente, lui confie à la surprise générale le poste de président de la chambre d'instruction de son comité d'éthique.
"Il n'y a aucune restriction à ce que nous allons examiner", avait alors prévenu Garcia.