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La qualification pour les 8e de finale du Mondial-2014 acquise, l'équipe de France se prépare désormais à basculer dans une autre compétition avec les matches à élimination directe, forte des acquis du 1er tour mais avec la sensation étrange de plonger dans une certaine inconnue.
Didier Deschamps a voulu prendre le temps de savourer juste après le nul contre l'Equateur (0-0) qui a ouvert mercredi les portes du Top 16 à ses joueurs. Pas question pour lui d'évoquer longuement le Nigeria, le futur adversaire des Bleus le 30 juin à Brasilia, et de se projeter immédiatement vers le prochain tour.
Après une demi-journée passée en famille, la préparation proprement dite du choc ne débutera vraiment que vendredi.
Le résultant frustrant concédé au Maracana n'était pas de nature à "gâcher la joie" du sélectionneur, qui sait mieux que quiconque la fragilité de son édifice et d'une formation, qui n'a repris vie que depuis le 19 novembre et le barrage retour face à l'Ukraine au Stade de France (3-0).
Les Tricolores ont franchi une première étape et le fiasco de la Coupe du monde 2010 commence petit à petit à n'être plus qu'un mauvais et lointain souvenir. Une page s'est peut-être enfin tournée à voir l'insistance des journalistes étrangers à questionner DD sur ce qui a changé en 4 ans.
Le message délivré par Deschamps au coup de sifflet final s'apparentait ainsi à un ouf de soulagement même si le chemin vers les 8e avait été largement balisé par les deux premières rencontres.
Les Français reviennent de tellement loin que cette qualification suffit déjà largement à leur bonheur pour l'instant. Mais le plus dur ne fait que débuter.
- Dos au mur -
Les deux succès éclatants contre le Honduras (3-0) et la Suisse (5-2) ont certes impressionné le monde et soudainement métamorphosé les Bleus en favoris potentiels dans un tournoi devenu le cimetière des nations européennes. Mais personne, pas même le sélectionneur, ne sait ce que vaut réellement cette équipe. L'échec de mercredi, avec pas moins de 6 changements au coup d'envoi, a en tout cas démontré qu'elle était dépourvue de réserve.
Il y a deux ans à l'Euro-2012, la série d'invincibilité de 23 rencontres des hommes de Laurent Blanc s'était fracassée sur l'obstacle suédois (2-0 au 1er tour) avant que la grande Espagne ne les remette définitivement à leur place en quarts de finale (2-0).
Les champions d'Afrique ne sont pas du même calibre mais personne ne s'attend à une partie de plaisir contre un pays qui a failli tenir tête à l'Argentine de Lionel Messi , mercredi (3-2).
Sept mois après la soirée magique de novembre, cette jeune équipe de France sera de nouveau dos au mur et pourra jauger son niveau sur l'échiquier international à deux ans du CHAMPIONNAT D'EUROPE organisé à la maison.
Les motifs d'espérer ne manquent pourtant pas. Les Bleus sont toujours dans une dynamique vertueuse depuis leur victoire fondatrice de l'automne 2013 (aucune défaite en 8 matches).
- Défi physique -
Même si Karim Benzema , auteur de 3 buts jusqu'ici, est resté muet pour la première fois en 6 rencontres en sélection, il a parfaitement pris la relève de Franck Ribéry pour s'imposer comme le patron technique. Il aura un rôle essentiel à jouer lundi alors que le gardien nigérian Vincent Enyeama fait figure de terreur.
Avec le retour dans le onze de départ de Mathieu Valbuena , ménagé mercredi, l'équipe de France retrouvera également son créateur. Ce qui vaut aussi pour Yohan Cabaye , qui a purgé sa suspension et sera précieux devant la défense. Et que dire de l'infatigable Blaise Matuidi , toujours au top et le plus régulier des Bleus.
Physiquement, les Français auront du répondant face aux colosses nigérians bien que l'état de la cuisse du roc Mamadou Sakho soit un motif d'inquiétude. Son coup de coude à l'Equatorien Oswaldo Minda pourrait aussi lui coûter cher si la Fifa décide de se saisir de l'affaire.
Il faudra aussi que Paul Pogba , trop vite annoncé comme l'une des stars de l'épreuve, entre enfin dans cette Coupe du monde. Aujourd'hui, et au vu du défi athlétique que promettent les Nigérians, Moussa Sissoko présente bien plus de garanties.
La ligne d'attaque choisie par le tacticien et rusé Deschamps (Benzema-Giroud ou maintien de Griezmann à gauche) sera aussi l'une des clés de la réussite.
Pour la France, l'alternative est claire lundi: soit elle parvient à poursuivre sa route et elle pourra se présenter tête haute en quarts de finale en ayant ouvert une nouvelle page de son histoire. Soit elle sort une nouvelle fois par la petite porte avec cette désagréable sensation que la reconstruction n'est pas encore totalement achevée.