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"Il y a des joueurs de caractère dans cette équipe, plus qu'on ne le croit, de véritables compétiteurs, des joueurs ambitieux", assure Guy Stéphan, l'adjoint de Didier Deschamps . Passage en revue des leaders chez les Bleus, qui entrent en lice au Mondial face au Honduras, dimanche à Porto Alegre.
. Patrice Evra , le grand frère
L'ancien capitaine, désigné comme un, si ce n'est LE, responsable du fiasco de Knysna et de la grève de l'entraînement en 2010, demeure, en l'absence de Franck Ribéry, la personnalité la plus forte du vestiaire. Sanctionné de cinq matches de suspension après cet épisode, il est vite revenu en bleu avec Laurent Blanc , et Didier Deschamps continue de lui faire confiance, même si à 32 ans ses performances sont moins tranchantes. Mais c'est le meneur d'homme, dont l'amour du maillot bleu ne s'est jamais démenti et qui n'a par exemple pas hésité à prendre la parole à la mi-temps du match au Belarus (4-2) pour remobiliser les troupes. Pour Loïc Rémy, Evra "est une personnalité forte. Aujourd'hui il a un rôle important, si ce n'est le plus important, par son expérience et sa maturité. Il a déjà fait un Mondial, or pour la plupart d'entre nous c'est notre premier. Il nous parle beaucoup, il est le grand frère. Son image en dehors ? Je ne sais pas, à l'intérieur il nous fait énormément de bien."
Hugo Lloris , le capitaine. Sa discrétion et son air effacé n'ont cessé de faire douter quant à l'aptitude du gardien des Bleus à imposer sa voix dans le vestiaire et encore plus à porter le brassard. Pourtant, force est de constater qu'en confirmant ce choix de Laurent Blanc en 2010, Deschamps a estimé que l'option était bonne, même s'il est vrai que peu d'alternatives se présentaient à lui au sortir de l'Euro-2012 où il a pris ses fonctions. "Je n'ai pas de raison de changer, soulignait-il en mars dernier. Il est bien dans ce rôle-là. Même s'il est à un poste atypique de gardien de but, il a un leadership naturel, il est légitime. Et même si ce n'est pas un grand expressif, il a une exemplarité par rapport à ce qu'il fait aussi."
Mamadou Sakho , le sonneur de révolte. Il a longtemps été l'âme et le dernier Mohican d'un Paris SG en pleine mutation qatarienne, avant de quitter son club de coeur pour Liverpool, une maison qui sied à ce joueur si attaché aux valeurs d'un maillot. Des valeurs qui devaient trouver un écho en équipe de France, ce qui fut fait lors du match le plus crucial de ces deux dernières années, le 19 novembre en barrage retour contre l'Ukraine (3-0). Son doublé incroyable a expédié la France au Brésil, sa force de caractère l'a aussitôt propulsé en première ligne, à seulement 24 ans. Au point que Deschamps en a fait son vice-capitaine pour le Mondial. "C'est un ensemble de choses par rapport à ce qu'il fait sur le terrain et à ce qu'il dégage en dehors aussi. C'est quelque chose de naturel chez lui, je ne veux surtout pas le freiner, bien au contraire", a dit DD.
Blaise Matuidi , l'exemplaire. L'infatigable marathonien des Bleus n'est pas qu'un simple besogneux travailleur de l'ombre. Il est celui qui donne l'exemple, qui monte en première ligne, qui se sacrifie, qui continue à se battre même quand le coeur et les jambes n'y sont plus. Ces vertus, il les transmet probablement encore plus par les gestes que par la parole, mais il impose le respect. "Il y a différentes formes de leadership: il peut y avoir un leadership mental, des leaderships techniques, physiques, il y en a qui parlent beaucoup, qui sont plus expressifs", selon Deschamps.
Mickaël Landreau, l'aîné. Il est le plus âgé (35 ans) de la troupe et donc celui qui doit apporter de la sérénité et dont le vécu doit servir au groupe. Si son rôle de troisième gardien est important pour ses deux acolytes Lloris et Ruffier, il dépasse ce simple cadre. Il n'est pas le transmetteur de bonne humeur que pouvaient parfois être ceux qu'on appelait les coiffeurs. Sa parole compte bien plus. "+Micka+ a de l'expérience et l'habitude d'avoir un rôle de leader dans les clubs où il est passé", a justifié Deschamps.