Happy Birthday : |
La sensationnelle victoire décrochée contre la Suisse (5-2) et la monumentale réussite offensive depuis le barrage retour offrent des perspectives alléchantes au Mondial brésilien à une équipe de France euphorique.
La qualification pour les 8e de finale n'est certes pas encore acquise et il faudra remettre le couvert dès mercredi face à l'Equateur pour être certain de figurer dans le Top 16. Mais sauf un cataclysme d'ampleur inégalée, les Bleus peuvent déjà commencer à penser à la suite des opérations.
L'objectif immédiat est de boucler le groupe E à la première place, histoire d'éviter de croiser l'Argentine de Lionel Messi au prochain tour et de se ménager un affrontement beaucoup plus aisé contre la Bosnie, voire le Nigeria. Deux adversaires largement à la portée des Bleus, surtout s'ils arrivent à maintenir un tel niveau de performance.
Les quarts de finale, l'horizon évoqué par le président de la Fédération française de football Noël Le Graët, est donc aujourd'hui dans leur viseur.
Les statistiques des derniers mois font même de la France une terreur en puissance. L'exploit du 19 novembre face à l'Ukraine (3-0) qui a ouvert les portes du Brésil aux troupes de Didier Deschamps a agi tel un catalyseur et rien ne les arrête depuis cette date.
- Moyenne faramineuse -
Les Bleus ont inscrit 26 buts lors de leurs 7 dernières sorties, soit une moyenne faramineuse de 3,7 réalisations par rencontre. En ayant déjà trouvé à 8 reprises le chemin des filets, ils ont même surpassé l'entame spectaculaire de 1998.
Sur le plan tactique, tous les schémas choisis par Didier Deschamps ont jusqu'ici fonctionné à merveille. Avec Karim Benzema dans l'axe, le Honduras n'a pas longtemps fait illusion, l'attaquant du Real Madrid ayant inscrit un doublé (3-0).
Cinq jours plus tard, le sélectionneur a pris tout le monde par surprise en l'associant à Olivier Giroud pour défier la Suisse, considérée comme l'adversaire le plus coriace de la poule. Les deux hommes ont beau ne pas spécialement s'apprécier et ne pas avoir montré d'entente sur le terrain par le passé, leur duo a fait merveille, validant une nouvelle fois les choix de Deschamps.
Et que dire de la rentrée de Moussa Sissoko, qui s'est offert le luxe de faire oublier le prodige Paul Pogba , sur le banc au coup d'envoi, histoire de lui dégonfler la tête après ses errements du premier match et ce carton rouge évité de justesse. Le milieu de Newcastle n'a pas la même cote que le champion du monde des moins de 20 ans mais il a tout de même donné raison à DD avec un impact physique de tous les instants, couronné par le 5e et dernier but français.
Deschamps l'a dit et répété: il aura besoin de tout le monde durant ce Mondial. Dès mercredi contre l'Equateur dans le saint des saints du Maracana de Rio de Janeiro, il sera, de par les circonstances, de nouveau dans l'obligation de modifier en partie son onze de départ en raison de la suspension de Yohan Cabaye , de la blessure de Mamadou Sakho (élongation à une cuisse) et peut-être des avertissements déjà reçus par Pogba et Patrice Evra .
- De la réserve -
Le succès face à la Nati a ainsi montré que la France avait de la réserve, un atout non négligeable pour aller loin dans une phase finale.
"J'ai un groupe appliqué, concentré dans le travail, un état d'esprit qui est là. Ils ont envie de le maintenir. C'est une aventure commune, une force se dégage. Cela ne garantit pas le succès mais dans ce genre de compétition, la force collective est très importante", a déclaré Deschamps après la rencontre, tout en écartant une nouvelle fois tout parallèle hâtif avec 1998.
Les victoires prolifiques des premiers matches ne font pas forcément les sacres de demain et la Coupe du monde fourmille d'exemples de pays ayant tout écrasé sur leur passage au 1er tour avant de s'écrouler brutalement par la suite. Et personne ne sait comment cette équipe de France jeune et inexpérimentée, qui n'a véritablement que 7 mois d'existence, réagira quand elle sera réellement mise en difficulté dans ce Mondial.
"Il ne faut pas se voir plus beau qu'on ne l'est, a expliqué le sélectionneur. Qui aurait pu penser que le Costa Rica aurait 6 points? J'ai vu le match Pays-Bas - Australie, il n'y avait pas tant de différence que ça. On a bien négocié nos deux premiers matches, c'est très bien mais il y a d'autres équipes performantes aussi. En 8e de finale, ce sera une autre compétition."
Mais le football français revient de tellement loin, quatre ans jour pour jour après la grève de l'entraînement du Mondial-2010, qu'il peut bien savourer cet état de grâce.