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Ils ont cru jusqu'au bout à une qualification historique pour les quarts de finale du Mondial au Brésil qui leur aurait bien changé les idées: mais l'abattement a été bref et les Grecs ont choisi de garder "la tête haute" plutôt que de se lamenter sur leur rêve envolé.
"Nous ne perdons jamais l'espoir. Ni au football ni dans notre crise financière. La chance n'était pas de notre côté ce soir. Ce n'est pas grave, c'est un beau parcours pour notre équipe. Nous sommes fiers", résumait Panaghiotis, un professeur de 37 ans, vers 02H00 du matin (23H00 GMT), juste après la séance de tirs au but qui a envoyé le Costa Rica en quarts après un match nul 1-1 à l'issue de la prolongation.
Dans le centre commercial Athens Heart, sur la grande artère Piraeos, plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies pour voir le match sur écran géant.
Comme dans toute la capitale, où le tir au but vainqueur du Costa Rica a été accueilli par un impressionnant silence de toutes les fenêtres ouvertes de la ville, la douleur s'est d'abord lue sur les visages. Mais Nikitas, travailleur indépendant de 35 ans, s'est vite repris, livrant son analyse : "Nous sommes tristes. Mais la Grèce a bien joué, elle s'est montrée forte".
Non loin de lui, Giannis, un musicien de 35 ans, réfléchissait sur le rapport entre sport et crise. "Pour le peuple grec, c'est une échappatoire. Ce serait bon d'ailleurs pour nous tous d'utiliser le sport de cette manière. Sans fanatisme ni violence, en étant toujours contents".
Dans un autre quartier d'Athènes, Giorgos, 42 ans, sans emploi, allait plus loin : "Le drapeau grec a finalement été utilisé ces jours-ci, pas par les membres d'Aube dorée (le parti grec néo-fasciste) mais par des gens contents. Nous sommes fiers parce qu'on parle finalement de la Grèce à l'étranger pour de bonnes raisons. Bien sûr, la fête est finie et nos problèmes demeurent, mais nous avions besoin d'un break et nous l'avons eu!".
-"Ils se sont battus comme des Grecs"-
Un sentiment aussitôt résumé par les journaux sur leurs sites internet. Pour Naftemporiki, "Au revoir, mais la tête haute". Pour le site d'information continue in.gr, "c'est dommage, c'est injuste, mais l'équipe de Grèce a quitté la Coupe fièrement".
"Ils se sont battus comme des Grecs", saluait Proto Thema.
Et lundi la presse écrite déplorait "le rêve qui s'est envolé".
"Le voyage de rêve s'est arrêté aux tirs au but", titrait le quotidien Ta Nea, le plus gros tirage du pays.
Pour Ethnos, l'équipe nationale "a touché le rêve, elle quitte (la Coupe du Monde) haute la tête".
Et Eleftheros Typos: "C'était un rêve qui s'est envolé".
Les Grecs, vainqueurs-surprise il y a dix ans de l'Euro, ne réussiront pas à l'exploit cette année. Mais leur parcours inespéré semble avoir un peu remonté le moral du pays.
Un plus peut-être pour le gouvernement du Premier ministre Antonis Samaras, qui semble relâcher aussi en ce moment le corset de l'austérité imposée par les créanciers du pays pour sortir de six ans de récession.
M. Samaras, qui pourrait avoir dans les prochains mois à organiser des élections législatives anticipées, s'est empressé ce week-end, selon l'agence ANA, de promettre à l'équipe nationale de réaliser son voeu. Dans ce pays miné par les restrictions et le chômage, les joueurs lui avaient écrit qu'ils "ne voulaient pas d'argent" en cas de victoire, car ils jouaient "uniquement pour la Grèce et pour son peuple".
"Tout ce que nous vous demandons, écrivaient-ils, c'est de nous soutenir dans notre recherche d'un terrain et dans la construction d'un centre d'entrainement pour notre équipe nationale".