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Porté par la professionnalisation de ses clubs ainsi que par leurs résultats et ceux de la sélection, le football féminin français a considérablement progressé ces 20 dernières années, mais avec le Mondial canadien puis celui que la France organisera en 2019, il est désormais à un tournant.
Le football féminin a changé et il s'est installé. Pour la première fois, une célèbre licence de jeux vidéo proposera dans sa prochaine édition des équipes de filles. Les Bleues en font partie.
Pour ce Mondial-2015, tous les matches de l'équipe de Philippe Bergeroo seront également diffusés en clair sur W9, malgré un décalage horaire parfois défavorable.
Et les joueuses comme le sélectionneur ne se cachent pas pour clamer leurs ambitions, élevées: un podium au minimum.
"On a progressé, on est 3e au classement Fifa et ce trophée bien sûr nous fait rêver", confirme Brigitte Henriques, secrétaire générale de la fédération française, en charge notamment du plan de féminisation lancé par la "3F" en 2011.
Car pour la fédération aussi, l'enchaînement 2015-2019 est à ne pas rater.
"Aujourd'hui nous sommes quasiment à 85.000 licenciées, soit 30.000 de plus qu'en 2011. On sait qu'un beau parcours nous rapprocherait des 100.000 qui restent notre objectif majeur", explique Mme Henriques.
"Ce Mondial puis 2019, oui, c'est un tournant, mais pas à 90 degrés. Le premier virage a été pris et bien pris. On a comblé une bonne partie de notre retard. 2019 sera tout de même un moment important, pour concrétiser cet envol et commencer à laisser un héritage", ajoute la N.2 de l'équipe de Noël Le Graët.
"Il y a 10 ans, on avait en moyenne 1000 inscriptions par an, aujourd'hui c'est 10.000. C'est une progression phénoménale. On le constate aussi avec les audiences télé et les affluences dans les stades pour les matches des Bleues. Quelque chose a changé et on ne peut plus revenir en arrière, assure-t-elle.
"Aujourd'hui on voit des gamines jouer librement avec un ballon, porter des maillots de foot. On n'entend plus les parents dire qu'ils ne veulent pas mettre leur fille au foot et ça fait du bien."
- Faire le 20h -
Pour autant, la situation reste fragile et un nouvel échec des Bleues après celui de l'Euro-2013, qui avait coûté sa place au précédent sélectionneur Bruno Bini, pourrait être un sérieux coup d'arrêt.
"On manque encore de licenciées par rapport à l'Allemagne (plus d'un million) et aux Etats-Unis (près de deux millions)", estime ainsi Bergeroo.
"Il faut aussi avoir des clubs professionnels en plus. Alors on sera vraiment sur de bons rails avec le Mondial-2019", estime-t-il.
Brigitte Henriques le reconnaît, le championnat, écrasé par Lyon et le Paris SG "est hétérogène".
"Mais le niveau de professionnalisation des deux locomotives est unique en Europe et c'est une chance. Il y a encore beaucoup de travail en profondeur, mais mine de rien nous avons désormais cinq clubs qui jouent pour la deuxième ou troisième place", dit-elle.
L'absence de partenaires financiers est un autre souci. "Il n'y a pas d'économie derrière, c'est vrai", admet Mme Henriques. Mais c'est l'un des enjeux de 2019, que cette Coupe du monde fasse levier au plan économique".
La médiatisation, elle, reste dépendante des résultats, même si la bonne image de cette équipe de France lui assure un capital sympathie de base qui ne faiblit pas.
"Ca monte petit à petit. Ca met du temps mais elles vont y arriver. Peut-être qu'après le Mondial, s'il y a quelque chose au bout, on aura l'occasion de faire le 20h", s'amuse Bergeroo.