Happy Birthday : |
Jürgen Klinsmann n'a pas hésité jeudi à sacrifier l?icône du football aux Etats-Unis, Landon Donovan , pour mettre l'accent sur la jeunesse et la condition physique dans son groupe de 23 joueurs retenus pour le Mondial-2014.
Même si Donovan, 32 ans, avait lui-même prévenu en début de semaine qu'il n'était pas assuré d'aller au Brésil, l'annonce de sa non-sélection a fait l'effet d'une bombe parmi les observateurs et sur les réseaux sociaux.
Pour beaucoup d'Américains, l'attaquant du Los Angeles Galaxy, qui n'a jamais réussi à s'imposer en Europe, est le symbole vivant du "soccer" avec ses 156 sélections et ses 57 buts, dont cinq marqués lors des trois dernières phases finales de Coupe du monde, soit autant que Messi, Van Persie et Ronaldo réunis, ont fait remarquer ses nombreux admirateurs.
"C'est certainement l'une des décisions les plus dures que j'ai eues à prendre dans ma carrière d'entraîneur", a reconnu Klinsmann, en poste depuis 2011.
"C'est un très grand joueur et il sait que j'ai le plus grand respect pour lui mais il y a des joueurs qui sont un peu +mieux+ que lui. Il fallait que je prenne une décision dans l'intérêt du groupe", a souligné l'ancien international allemand.
- Congé sabbatique -
Klinsmann n'a pas froid aux yeux: il a renvoyé chez lui après seulement dix jours de stage ni plus ni moins que le meilleur buteur de l'histoire de la sélection américaine, l'attaquant qui, en 2010, avait offert à la dernière minute à son pays la qualification pour les 8e de finale en inscrivant le but de la victoire contre l'Algérie (1-0).
Pour beaucoup, le sélectionneur allemand n'a jamais digéré la décision de Donovan, alors au plus mal physiquement et moralement, de prendre quatre mois de congé sabbatique en pleine campagne de qualification pour le Mondial-2014.
Klinsmann l'a certes rappelé ensuite notamment durant la Gold Cup 2013, la compétition-phare de la zone Concacaf remportée par les Etats-Unis et dont Donovan avait fini meilleur joueur et meilleur buteur.
Depuis le début de la saison, l'attaquant, que Klinsmann avait emmené dans ses bagages au Bayern Munich en 2008 lors de sa brève expérience comme entraîneur du club le plus titré du football allemand, a inscrit sept buts en sept matches du Championnat nord-américain (MLS).
Mais face à l'Allemagne, au Portugal et au Ghana, les adversaires de la phase de poules des Etats-Unis, Klinsmann a considéré que les qualités de buteur et le sang-froid de Donovan seraient insuffisants, même dans un rôle de remplaçant de luxe.
- Jeunes et bi-nationaux -
"Je me réjouissais de représenter mon pays au Brésil, mais comme vous pouvez l'imaginer, je suis très déçu", a regretté le joueur dans un bref communiqué sur sa page Facebook.
Outre Donovan, l'encadrement américain a également snobé Maurice Edu, l'ex-prodige qui n'a jamais confirmé les énormes attentes qu'il avait suscitées adolescent.
Klinsmann a assemblé un groupe de 23 sans grande expérience avec seulement cinq joueurs ayant déjà participé à une Coupe du monde pour un total de 25 matches de phase finale.
Il a notamment retenu John Brooks, 21 ans, Timothy Chandler, 24 ans, ou encore Julian Green, 18 ans qui, outre leur jeunesse, ont pour point commun d'être des bi-nationaux formés et évoluant en Allemagne.
Avec un "ancien" comme l'attaquant Jozy Altidore, le milieu Michael Bradley et le gardien Tim Howard dans chaque ligne, Klinsmann espère intégrer la jeune classe montante pour défier physiquement le Portugal et l'Allemagne, bien supérieurs techniquement et tactiquement aux Etats-Unis.
Le sélectionneur va avoir beaucoup d'explications à fournir lors d'une conférence de presse très attendue vendredi.
"On aurait compris que les Etats-Unis soient éliminés dès la phase de groupe, mais en omettant inexplicablement Donovan, Klinsmann s'est mis une énorme pression", a souligné Alexi Lalas, l'ancien international désormais consultant télé.
Et même si son contrat a déjà été prolongé jusqu'en 2018, le technicien allemand jouera gros au Brésil.