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Pelé, la légende du football, la surnomme le "Pelé en jupe": sacrée cinq fois de suite meilleure footballeuse du monde, Marta Vieira da Silva veut inscrire à son palmarès le premier titre mondial de l'équipe féminine du Brésil.
Celle que ses fans appellent simplement Marta relèvera ce défi à partir de mardi lorsque le Brésil entrera en lice contre la Corée du Sud au Mondial féminin organisé au Canada. Avec la sélection brésilienne, elle a déjà décroché deux médailles d'argent aux jeux Olympiques, deux d'or aux Jeux panaméricains, deux Copa America et a été finaliste du Mondial-2007.
Marta avait 10 ans quand elle a vu pour la première fois une footballeuse à la télévision. Jusque-là, elle jouait pieds nus avec ses frères sur les terrains du nord-est aride brésilien. Elle a dit à sa mère qu'un jour ce serait elle qui soulèverait à bout de bras les trophées.
A 29 ans, elle a passé sa vie à courir. Pour fuir la chaleur de Dois Riachos, l'humble village de l'Etat d'Alagoas où elle est née, elle s'échappait au lever du jour pour jouer au ballon.
La vie chez elle n'était pas facile. Ses parents se séparent quand elle a moins d'un an et sa mère se retrouve seule avec quatre enfants. Elle ne peut aller à l'école qu'à neuf ans, faute d'argent pour l'achat du matériel scolaire.
Camouflée au milieu des garçons, elle participe à des tournois scolaires, jusqu'à ce qu'un entraîneur la chasse.
C'est alors qu'un responsable local l'emmène à Rio de Janeiro. Elle a 14 ans et c'est au moment où elle monte dans le car que sa mère prend au sérieux sa passion dévorante pour le foot.
- Une guerrière -
Après trois jours de voyage, lors du premier test, elle est engagée dans l'équipe de jeunes du Vasco da Gama. Dans l'équipe adulte joue alors Sissi.
Elue meilleure footballeuse sudaméricaine du XXe siècle, Sissi se rappelle du jour où elle a affronté lors d'un entraînement l'adolescente arrivée du lointain Nordeste.
"Son habileté technique et son explosivité étaient hors du commun. Chacun naît avec un don et le sien était visible dès le début. Elle avait un jeu spécial et de façon naturelle", confie Sissi à l'AFP.
Cette attaquante menue qui dansait sur le terrain ne passe pas inaperçue lors du premier Mondial qu'elle dispute en 2003.
L'année d'après, Marta atterrit à Umea, au nord de la Suède, dans une puissante équipe féminine qui quelque mois après est sacrée championne d'Europe.
Cette année là, elle devient l'une des trois meilleures footballeuses du monde, titre qui lui est décerné de 2006 à 2010.
Après un séjour aux Etats-Unis, elle rentre au Brésil pour rejoindre le Santos en 2009.
Dans le club de Pelé, elle est entraînée par Kleiton Lima, qui dirige aussi la "Selaçao". Ensemble ils remportent une Copa America et la Copa Libertadores.
"C'est une guerrière qui veut toujours gagner. Sa vie est déjà une victoire. Elle est sortie de l'intérieur de l'Alagoas où elle n'avait aucune chance et s'est imposée grâce à son talent", se rappelle Lima.
En 2012, Marta revient en Suède où elle joue depuis pour Rosengard. Représentante du "jogo bonito" (le beau jeu), elle est ambassadrice de bonne volonté de l'ONU depuis 2010, l'une de ses plus grandes fiertés.
Et Kleiton Lima en est sûr: "Il faudra attendre 100 ans pour avoir une autre Marta, comme pour Pelé".