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L'équipe de France féminine de football s'est mise dans une situation très inconfortable au Mondial en concédant une défaite totalement inattendue contre la modeste Colombie (2-0), samedi à Moncton lors de son deuxième match de poules.
Le succès inaugural contre l'Angleterre était truffé d'imperfections mais il avait au moins mis les Bleues sur la bonne voie. Une victoire face à la Colombie, 28e au classement mondial, les aurait même directement expédiées en 8e de finale.
Sauf que rien ne s'est passé comme prévu samedi, et les joueuses de Philippe Bergeroo se retrouvent désormais devancées par les Colombiennes et les Anglaises et doivent se préparer à un troisième match décisif contre le Mexique, mercredi à Ottawa.
Après le succès de l'Angleterre contre le Mexique (2-1), les Bleues sont en effet seulement troisièmes du groupe. Même si les quatre meilleurs troisièmes iront en 8e de finale, on a connu des situations plus rassurantes.
On sait aussi depuis le tirage au sort que finir en tête de ce groupe F ne serait pas forcément une bonne nouvelle, avec la perspective d'affronter rapidement l'Allemagne et les Etats-Unis.
Mais les Françaises semblent pour l'heure loin du compte, et doivent déjà sortir de cette poule. Une victoire contre le Mexique le permettrait.
- Geste d'humeur -
Samedi, elles avaient pourtant abordé l'affaire de la bonne façon. Elles avaient la possession de balle, faisaient courir les Colombiennes et se créaient quelques occasions (Necib, 9e et 11e).
Mais un petit moment de flottement né d'un étonnant geste d'humeur de Necib envers sa coéquipière Houara sur une touche a renversé le match.
Le temps que tout le monde retrouve ses esprits, les Colombiennes avaient récupéré la touche, Thiney se faisait bouger sur un duel et dans la foulée, Andrade était lancée en profondeur et trompait Bouhaddi (1-0, 19e).
Les Colombiennes, qui avaient annoncé vendredi vouloir "écrire l'histoire", fêtaient ce but comme un triomphe, toutes les remplaçantes et une bonne partie du staff entrant sur la pelouse.
La théorie du hold-up peut toujours être avancée car cette frappe d'Andrade aura été la seule des Colombiennes jusqu'à la 75e minute. Le but de la remplaçante Usme, dans le temps additionnel, a été inscrit sur la deuxième frappe cadrée des Sud-Américaines.
Les Bleues, elles, ont collectionné en vain frappes et corners (Necib 24e, Renard 31e, Boulleau 37e, Georges 53e, Le Sommer 56e, Abily 71e, Houara 86e).
- Inefficacité offensive -
Et la gardienne colombienne Sepulveda s'est illustrée avec trois arrêts magnifiques devant Le Sommer (42e), Bussaglia (46e) et Lavogez (90+1).
Comme si les Bleues revenaient à l'époque où elles étaient tellement empêtrées dans leurs problèmes d'efficacité offensive que l'on avait l'impression qu'elles tombaient à chaque match sur la meilleure gardienne du monde...
Mais il n'y a pas que ça. Avant le match, le staff de Philippe Bergeroo ne se faisait aucune illusion quant aux intentions de jeu des Colombiennes et avait prévu leur agressivité.
Or, les Bleues n'ont pas su répondre à cet engagement, et chaque relance de l'arrière a été un calvaire face au pressing des Sud-Américaines. Et quand elles avaient le ballon dans le camp colombien, les Françaises ont aussi manqué de justesse, d'idées et de spontanéité.
Elles auraient dû par ailleurs bénéficier d'un penalty pour une main de Montoya (67e), mais même un match nul contre une équipe pourtant largement dans les cordes des Françaises aurait fait désordre.
Bien sûr, l'Allemagne et les Etats-Unis ont aussi été accrochés, avec des matches nuls. Mais ils ont été concédés contre la Norvège (1-1) et l'Australie (0-0), des valeurs sûres au niveau mondial.
Et à aucun moment, sur ses deux premiers matches, l'équipe de France n'a ressemblé à un possible vainqueur du tournoi.