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La qualification pour le Mondial-2014 a sérieusement fait retomber la pression autour de l'équipe de France, au bord du précipice début novembre, à deux ans de l'Euro à la maison.
L'exploit réalisé au match retour des barrages contre l'Ukraine (3-0), le 19 novembre, a agi tel une bouffée d'oxygène pour l'ensemble du foot français, qui se voyait mal manquer la grand-messe au Brésil à deux ans de l'Euro organisé sur son sol. Il a aussi libéré le patron des Bleus, Didier Deschamps , reconduit dans la foulée par le président de la FFF Noël Le Graët jusqu'en 2016 et qui a désormais les mains libres pour préparer sa première phase finale en tant que technicien.
Deux mois et demi avant le début du stage à Clairefontaine le 19 mai et les trois amicaux au programme (Norvège, Paraguay, Jamaïque), la France va disputer un match de prestige face aux vice-champions du monde néerlandais, mercredi au Stade de France. L'occasion pour Deschamps d'effectuer une ultime revue d'effectifs avant de fournir une liste de 30 noms à la Fifa le 13 mai, celle des 23 devant être divulguée le 2 juin.
Le sélectionneur a déjà effectué un premier geste fort en corrigeant les deux principales erreurs de son mandat: les retours de Samir Nasri et d' Eric Abidal . Le milieu de Manchester City et le défenseur de Monaco, transparents lors du barrage aller en Ukraine (défaite 2-0, le 15 novembre), n'ont pas été retenus pour affronter les Pays-Bas et voient s'éloigner leurs rêves de participer à la Coupe du monde. Deschamps n'a d'ailleurs pas souhaité commenter ces absences et n'a pas eu le moindre mot de réconfort, ce qui n'est pas réellement bon signe pour les deux intéressés.
- Etat d'esprit de novembre -
Débarrassé de la pression du résultat, qui l'avait incité à les rappeler en catastrophe en 2013, l'ancien capitaine des champions du monde et d'Europe est bien décidé à ne plus faire de cadeau à un élément connu pour ses nombreux écarts de conduite en équipe de France (Nasri) et à un arrière déclinant à 34 ans (Abidal). Le message est assez clair, la priorité étant donnée aux vainqueurs du barrage retour et aux joueurs ne mettant pas en péril l'équilibre du collectif au cours du long périple qui attend les Bleus.
"Il faut prolonger l'état d'esprit de novembre. Ce qui s'est passé, c'est quelque chose de fort. Ça fait partie de leur histoire et ça change beaucoup de choses", a admis Deschamps en février dans un entretien avec l'AFP.
Derrière l'intouchable Franck Ribéry, candidat malheureux au Ballon d'Or, le sélectionneur peut actuellement s'appuyer sur Karim Benzema en état de grâce, les deux fleurons de la "génération 93" championne du monde des moins de 20 ans l'été dernier en Turquie, Paul Pogba et Raphaël Varane (qui était absent de ce mondial U20), ses deux piliers au milieu, les Parisiens Blaise Matuidi et Yohan Cabaye , ainsi que sur le Parisien Mamadou Sakho en défense, devenu le "sauveur de la nation" avec son doublé contre l'Ukraine.
- Oublier Knysna -
Reste à savoir à quoi peut raisonnablement prétendre au Brésil une équipe de France classée 18e par la Fifa et qui n'a gagné qu'une rencontre dans un grand tournoi depuis la finale du Mondial-2006 perdue face à l'Italie. Ménagée par le tirage au sort et reversée dans un groupe E largement à sa portée (Suisse, Equateur, Honduras), elle devrait être en mesure de se qualifier pour les 8e de finale et de laver au moins l'affront de Knysna. Histoire d'obtenir une petite réhabilitation sur la scène internationale après avoir été la risée de la planète avec la grève de l'entraînement en Afrique du Sud.
Soulagé par leur présence au Brésil, Noël Le Graët n'a pas fixé d'objectif précis aux Bleus,. Mais un échec de plus dans une poule de faible niveau ternirait une nouvelle fois leur image et lancerait sur de mauvaises bases la campagne pour l'Euro-2016, ce rendez-vous majeur que le football français ne doit pas rater.