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© AFP/TOSHIFUMI KITAMURA
Le système d'assistance vidéo au bord de la pelouse lors du match entre le Real Madrid et America, au Mondial des Clubs le 15 décembre 2016 à Yokohama
Quelques jours après avoir reçu le Ballon d'Or 2016, Cristiano Ronaldo s'est qualifié jeudi pour la finale du Mondial des clubs avec le Real Madrid en marquant un but qui a relancé l'éternelle polémique autour de la vidéo.
La veille, la vidéo avait déjà été utilisée, et ce pour la première fois dans une compétition Fifa, lorsque l'arbitre hongrois Viktor Kassai avait accordé un penalty grâce au dispositif d'assistance vidéo, lors de l'autre demi-finale du tournoi, remportée par le club japonais des Kashima Antlers.
Mais ce jeudi, la belle histoire de la vidéo a buggé, et le but de Ronaldo risque de passer à la postérité pour son caractère controversé, plutôt que pour son côté chiffre rond et ronflant: c'est son 500e but en club en 689 matches (dont 377 en 366 rencontres pour le Real).
Dans le temps additionnel de la demi-finale contre les Mexicains d'America à Yokohama (Japon), la star portugaise a remporté son face-à-face avec le gardien adverse pour porter le score à 2-0.
Sauf que la validation de ce deuxième but s'est faite dans la confusion: l'arbitre, le Paraguayen Enrique Caceres, l'a d'abord accordé, et CR7 pouvait faire sa célébration et remercier James Rodriguez pour sa passe décisive.
Mais quelques secondes après, l'arbitre a invoqué la vidéo en mimant un écran et signifié Ronaldo hors-jeu, à la limite de la surface de réparation mexicaine. Les joueurs d'America ont alors rapidement joué le coup franc.
Le jeu avait repris son cours et l'arbitre sa course depuis une autre poignée de secondes quand ce dernier s'est finalement ravisé: il a fait un geste de la main annulant le hors-jeu tout juste décrété et a désigné le point du rond central en y amenant le ballon: but accordé.
Cristiano Ronaldo aura du coup fait une célébration à contre-temps. Après le coup de sifflet final, le Portugais fera une moue, sourire ironique et rapide mouvement de la tête, traduisant son incrédulité.
- Zidane réservé -
Interrogé sur ce flottement dû à la vidéo, Zinédine Zidane a préféré éluder la question. "Si vous me demandez mon impression personnelle, ça pourrait causer des problèmes", a répondu l'entraîneur du Real.
"Mais si c'est la règle de la Fifa, alors, il faut s'y faire, a relativisé le Français. Nous n'avons pas le pouvoir de décider. Peut-être que ça va aider à rendre les choses claires et transparentes."
© AFP/TOSHIFUMI KITAMURA
Zinédine Zidane, le coach du Real Madrid, replace ses joueurs opposés au Club America à Yokohama, le 15 décembre 2016
Luka Modric , lui, a fait part de sa déception. "Pour être honnête, c'est une invention que je n'aime pas, a lâché le milieu croate du Real. Cela crée de la confusion. J'espère qu'on ne va pas continuer avec ce système parce que pour moi, cela ne correspond pas au football."
Cette expérimentation a été rendue possible par l'IFAB, organisme garant des lois du jeu, qui avait autorisé en mars des tests en conditions réelles de matches pendant deux ans, premier pas vers un changement majeur dans l'histoire du football.
Les quatre cas où l'assistant vidéo peut avoir son mot à dire à l'arbitre central, selon le protocole d'expérimentation de l'IFAB, sont: but marqué, carton rouge, penalty, doute sur l'identité d'un joueur à avertir.
Le président de la Fifa, Gianni Infantino, n'a pas caché qu'il souhaitait que l'arbitrage puisse avoir recours à la vidéo lors de la Coupe du monde 2018 en Russie.
Certains observateurs craignent que la vidéo ne tue la spontanéité du foot. Lors de la première demi-finale de ce Mondial des clubs, près de quatre minutes s'étaient écoulées entre la faute présumée et l'arrêt du match pour que l'arbitre visionne la vidéo.