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© AFP/Fadel Senna
Le milieu centrafricain du Raja Casablanca, Vianney Vivien Mabide, célèbre la victoire de son équipe aux dépens des Brésiliens de l'Athletico Mineiro en demi-finales du Mondial des clubs à Marrakech le 18 décembre 2013
Vianney Vivien Mabide donnera tout samedi en finale du Mondial des clubs, pour son équipe, le Raja Casablanca, confronté à une tâche impossible face au grand Bayern Munich, mais aussi pour sa famille et tout le peuple centrafricain, confronté à la violence et au chaos dans son pays natal.
"Pour le moment, dans mon pays, il y a beaucoup de problèmes. Des innocents perdent la vie. Moi, je me sacrifie pour le Raja, c'est mon travail, malgré l'inquiétude que je ressens pour mes parents et pour ma famille", a expliqué le joueur de 25 ans à l'AFP, mercredi soir, après la victoire du Raja contre le géant brésilien de l'Atletico Mineiro et son ballon d'or Ronaldinho.
"La situation de ma famille est critique. Elle est dispersée. Mes parents sont dans un camp de réfugiés à Bangui. J'ai des contacts avec eux et avec mon beau-frère. Ils me disent qu'ils ne sont pas dans la situation la meilleure, mais ils prient pour que tout aille bien pour moi. Je laisse tout entre les mains de Dieu", raconte-t-il.
Si cela pouvait mettre un peu de baume au coeur de ses compatriotes, Mabide aimerait briller samedi, comme il l'a fait en demi-finale face à l'Atletico Mineiro. A Marrakech, c'est lui qui a scellé l'exploit du Petit Poucet marocain en marquant le troisième but de la victoire (3-1), à quelques minutes de la fin.
"Tout le peuple centrafricain sera content. C'est comme si c'était lui qui jouait le Mondial avec moi et je veux le remercier de son soutien. Il faut que la paix revienne un jour", espère Mabide.
Depuis le 5 décembre, les massacres entre chrétiens et musulmans ont fait près d'un millier de morts en Centrafrique, selon un dernier bilan de l'organisation Amnesty international.
"Pas question de rater"
Madibe, lui, a quitté son pays depuis des années. Après avoir commencé dans un club de deuxième division centrafricaine, il a bourlingué au Congo, au Gabon, au Maroc et en Arabie Saoudite, avant de reposer ses valises au Maghreb, où il accomplit sa deuxième saison.
Attaquant à ses débuts, il s'était au fil du temps reconverti en milieu de terrain défensif, jusqu'à l'arrivée, il y a seulement deux semaines, d'un nouvel entraîneur au Raja, Faouzi Benzarti. Le Tunisien, séduit par ses qualités offensives, l'a fait remonter d'un cran. "Il m'a dit qu'il fallait que je sois devant pour aider les attaquants", dit Mabide.
Au Mondial, son temps de jeu a augmenté de match en match: cinq minutes contre les Néo-Zélandais d'Auckland (victoire 2-1), puis 23 minutes contre les Mexicains de Monterrey (2-1) en quart de finale et enfin 34 face à l'Atletico Mineiro, couronnées par ce but de la délivrance.
"Je devais rendre à l'entraîneur la confiance qu'il m'a accordée. C'est ce que j'ai fait en marquant. Je savais qu'il y aurait de l'espace dans les dernières minutes parce que les Brésiliens voulaient revenir au score. Quand l'occasion s'est présentée à moi, il n'était pas question de rater", explique-t-il.
Mabide attend maintenant avec un brin d'anxiété la finale de samedi contre le Bayern Munich. "Ce sera un match très difficile, mais tout dépend de nous. Nous allons nous sacrifier pour le Maroc, pour tout le peuple marocain. Si Dieu le veut nous ferons quelque chose de grand", espère-t-il.