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© AFP/KENA BETANCUR
Le président de la Fédération canadienne de football Victor Montagliani (g), celui de celle des Etats-Unis Sunil Gulati (c) et celui de celle du Mexique Decio de Maria lors d'une conférence de presse le 10 avril 2017 à New York
Pas de mur dans le football: les Etats-Unis, le Mexique et le Canada ont annoncé lundi qu'ils faisaient candidature commune pour organiser la Coupe du monde 2026, une alliance inédite qui a reçu, selon eux, la bénédiction de Donald Trump.
"C'est un jour important pour le football aux Etats-Unis et en Amérique, nous pensons que c'est la bonne décision pour notre région et pour notre sport", a déclaré lors d'une conférence de presse Sunil Gulati, le président de la Fédération américaine, entouré de ses homologues canadien Victor Montagliani et mexicain Decio de Maria.
"Avoir trois pays en lice rend notre candidature plus forte. A nous trois, nous avons une cinquantaine de stades qui répondent aux critères de la Fifa, nous avons les infrastructures hôtelières (...) C'est aussi un symbole d'unité largement positif dans le monde dans lequel nous vivons", a-t-il souligné, depuis l'observatoire du One World Trade Center, le gratte-ciel construit sur les lieux du World Trade Center.
La Fifa doit désigner le, ou les, pays-hôte(s) du Mondial-2026 en mai 2020. Mais cette candidature conjointe, aboutissement de "trois ou quatre ans de discrètes discussions", fait déjà figure de favorite alors que la Fifa a annoncé que ni l'Europe, ni l'Asie ne pourraient être considérées pour l'édition 2026 après les désignations de la Russie pour 2018 et du Qatar pour 2022.
- Etats-Unis: la part du lion -
La Fédération américaine avait subi une cuisante défaite lorsque le Qatar avait emporté en 2010 l'organisation du Mondial-2022, dans des conditions opaques mises en évidence par l'enquête de la justice américaine sur le fonctionnement de la Fifa.
Ce "Fifagate" a sérieusement écorné l'image de l'organisation internationale. Son patron Sepp Blatter a depuis été remplacé par Gianni Infantino qui, avec le Mondial-2026, le premier avec 48 équipes contre 32 actuellement, a pour la première fois l'occasion de peser sur le choix du pays-hôte.
Si cette candidature à trois l'emporte, les Etats-Unis auront la part du lion: M. Gulati a indiqué que, même si la décision finale revenait à la Fifa, les trois alliés étaient d'accord pour organiser "les trois-quarts des 80 matches" aux Etats-Unis, soit 60 matches sur le sol américain, dont tous les matches à partir des quarts de finale.
Les 20 matches restants seraient répartis à égalité entre le Canada et le Mexique.
Selon M. Gulati, cette alliance a reçu la bénédiction de Donald Trump, bien que le président américain, qui a prononcé de violentes diatribes contre les Mexicains pendant la campagne présidentielle, a déjà engagé la construction controversée d'un mur le long de la frontière américano-mexicaine pour limiter l'immigration illégale en provenance d'Amérique centrale.
"Nous avons le soutien total du gouvernement américain pour ce projet", a assuré le président d'US Soccer.
- 'Gros encouragements' -
"Nous avons de gros encouragements du président Trump", qui achèvera son premier mandat au moment où le choix définitif du ou des pays d'accueil sera prise par la Fifa. Il est "particulièrement pour que le Mexique en fasse partie, donc "nous ne sommes pas inquiets du tout", a souligné M. Gulati.
Le président de la Fédération mexicaine Decio de Maria s'est, lui, défendu de faire de la politique, tout en se réjouissant que le football puisse "servir à construire quelque chose", et à "réunir les gens".
Le Mexique a déjà accueilli deux fois la Coupe du monde, en 1970 et 1986 tandis que le Canada a organisé le Mondial féminin en 2015.
Les Etats-Unis ont laissé un excellent souvenir à la Fifa avec le Mondial-1994, un tournoi qui avait généré un nombre-record de spectateurs (3,5 millions) alors qu'il n'y avait à l'époque que 24 équipes en lice et 52 matches.
Le football est par ailleurs en plein essor aux Etats-Unis, avec un boom de son championnat, la MLS, qui devrait constituer un atout pour la candidature nord-américaine.
Aucune autre candidature n'a été officiellement lancée pour 2026, mais le Maroc, candidat malheureux à l'organisation des Coupes du monde 1994, 1998, 2006 et 2010, pourrait se lancer dans la course.